Colmar, 1770 ; Versailles, 1829

L’inscription peinte sous le fond indique l’auteur du modèle ayant servi à l’exécution du décor peint, Jean-Jacques Karpff. Né à Colmar, Karpff a suivi sous la Révolution l'enseignement de l’Académie royale et de David. Pendant la période colmarienne de sa carrière (1794-1806), il se voit confier l'organisation des fêtes révolutionnaires, fonde un cours de dessin à l’École centrale du Haut-Rhin et veille à la préservation des biens séquestrés chez les émigrés et dans les établissements religieux du département. En 1806, il est demandé à Plombières pour exécuter le portrait de l'impératrice Joséphine (Salon de 1808). Il poursuit à Paris une activité de portraitiste en dessin et en miniature. La prédilection de Karpff pour le dessin et la peinture en grisaille a trouvé un prolongement dans le décor de la porcelaine. Cette tasse vient éclairer cet aspect encore méconnu de son activité. Elle reprend un portrait en pied dessiné au crayon par Karpff de Jean-Pierre Andréoli Patocki (1756-1833), homme d’affaires, propagateur zélé de la Révolution et membre du conseil municipal de Colmar en 1804. Une déclinaison plus modeste du portrait en pied, comme un portrait dessiné en médaillon, a probablement servi de modèle direct au décor de la tasse. Le Musée Unterlinden conserve une trentaine d'œuvres de Karpff et enrichit régulièrement ce fonds depuis les années 1990. En 2017, l’exposition que le musée lui a consacrée a retracé les différents aspects de son œuvre (portraits dessinés, miniatures, dessins d'illustrations, modèles pour les manufactures d'impression sur étoffes).