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Romorantin-Lanthenay (41)

Musée de Sologne

Bandeau d'illustration de l'espace WM : Musée de Sologne
Observations-Commentaires : 
EMAIL CRU GRAND FEU 1880

Expositions de l'oeuvre : 
exposé temporairement dans le hall du Musée de Sologne du 2 décembre 2009 au 31 janvier 2010 dans l’exposition consacrée à Ovide Scribe

Numéro d'inventaire : 
882-1-28

Domaine : 
Titre : 
Epoque - Style : 
Précisions concernant l'auteur : 
Professeur de dessins au Collège de Romorantin artiste peintre et céramiste créateur et conservateur du premier musée de Romorantin Cet artiste de la fin du XIXème siècle, était un solognot d’adoption. Né à Albert dans la Somme en 1814, il étudia la peinture à Paris où il fut conseillé pour les grands peintres de l’époque tels que Ingres et Henner. Il arrive en Sologne à l’âge de 27ans, ses parents ayant décidé de s’installer à La Ferté-St-Cyr suite à des problèmes financiers. Après avoir réalisé des tableaux très réalistes sur la vie des solognots de son époque, cet artiste au grand cœur et érudit se consacra à la céramique figurative. Ovide Scribe marqua l’histoire culturelle de la ville de Romorantin où il s’installe en 1880 sous les conseils de son ami écrivain Paul Besnard. En effet il occupa le premier poste de professeur de dessin au collège, et créa le premier Musée municipal. Artiste et collectionneur d’œuvre de ses amis peintres, ce musée était initialement essentiellement constitué de don provenant de sa propre collection. On en trouve encore beaucoup aujourd’hui dans les collections du Musée Sologne. Installé dans un premier temps rue du Grenier à Sel, près de la tour Jacquemart, il finira sa vie dans sa maison dite du « Guideau » située dans l’actuelle rue Ovide Scribe. C’est dans le four construit dans la cour de cette demeure qu’il réalisa ses plus belles céramiques, dont plusieurs ornent encore la façade. Passionné par l’Art de la Renaissance italienne, il reprit à la fois la technique des céramistes de cette époque comme Luca della Robbia appelée « l’émail cru cuit à grand feu », ainsi que le style des grands peintres tels que Botticelli, Léonard de Vinci et Michel-Ange. Sa performance fut de reproduire avec beaucoup de fidélité les œuvres des artistes de la Renaissance Italienne sans les avoir toujours vues en réalité. En effet passionné de cette période historique, mais ne s’étant jamais rendu en Italie, Scribe pouvait pourtant décrire avec exactitude les monuments de Rome ou Florence. Il savait que dans tel musée, tel tableau était dans telle salle… Il se rendit à plusieurs reprises au Cabinet des Estampes à Paris, certainement pour y trouver l’inspiration et les modèles de ses œuvres. Il explique dans une lettre du 25 octobre 1908 (adressée à Abel Billault), que les gravures conservées dans ce cabinet avaient l’avantage d’être « copiables de plein droit ». Ses sujets et son style étaient tellement fidèles à l’Art de la Renaissance italienne, que certains marchands peu scrupuleux les vendaient en faisant croire aux acheteurs qu’elles dataient du XVIème siècle. Malgré sa formation à la peinture auprès des grands peintres parisiens de l’époque, Ovide Scribe connaitra peu de succès avec ses tableaux, ceux-ci étant souvent jugés trop réalistes et donc peu flatteurs pour ses modèles. Pour ses tableaux, Ovide Scribe utilisaient plusieurs techniques dont l’aquarelle et la peinture à l’huile sur toile ou sur bois. Lorsqu’il peignait à l’huile, c’était avec une touche large et expressive. Cependant les couleurs qu’il employait était assez sombre et donnait un aspect un peu goudronnée. Les dessins d’Ovide Scribe sont aujourd’hui assez rares. Il s’agit souvent d’esquisses et de croquis préparatoires réalisés au crayon de papier ou à l’encre de chine. Quelques uns étaient colorés à l’aquarelle ou au pastel. Il avait deux manières de signer ses œuvres. Les dessins et les peintures (à l’huile ou aquarelles) portaient généralement son nom en toute lettre ou bien l’abréviation « L. Ov. Scribe ». Toutefois sur de nombreuses céramiques, Ovide Scribe signait avec un monogramme stylisé représentant un « S » entouré. Ovide Scribe recevra plusieurs distinctions au cours de sa vie telles que les palmes académiques en 1893, et la rosette d’officier de l’instruction publique en 1904. Il meurt le 9 décembre 1909 à son domicile, des suites d’une pneumonie contractée auprès de son four alors qu’il surveillait dans le froid une de ces longues cuissons de céramiques.

Période (siècle ou millénaire) : 
Représentation - Iconographie : 
Cléopatre

Précisions sur la représentation : 
Cléopatre nue sur un drapé avec un serpent enroulé autour de son bras droit et un autre serpent à ses pieds en bas à gauche la main posée sur une statue de déesse égyptienne

Technique et matériaux : 
Description en langage naturel : 
Scène représentant certainement le sucide de Cléopatre avec un serpent: Cléopatre nue sur un drapé avec un serpent enroulé autour de son bras droit et un autre serpent à ses pieds en bas à gauche Sa main est posée sur une statue de déesse égyptienne. On peut voir une vue derrière elle avec un obélisque La peinture sur émail cru employée par Ovide Scribe, trouve ses origines en Perse et connait un véritable essor en Italie au XVe siècle. En effet, c’est pendant la première Renaissance italienne, appelée Quattrocento, que les artistes expriment leurs talents dans de véritables tableaux de céramique émaillée. Ovide Scribe réalise ses premiers essais de céramique en 1876, grâce à l’aide d’un fabricant de vaisselle de Beaugency, nommé Jules Pinguet. Mais l’artiste n’était pas satisfait des résultats, car il restait toujours « un semi de points blancs qui se produisaient à son feu ». En effet le commerçant lui cuisait les céramiques dans son four en même temps que ses propres productions de vaisselles communes. Par conséquent, la température n’était pas réglée spécifiquement pour les céramiques de Scribe. C’est pourquoi il décide en 1877 de se construire son propre four de style italien à la Ferté-St-Cyr. Après avoir fait des recherches sur les fours de la Renaissance, il prend le modèle de son four dans un livre datant de 1548. Sur les centaines de céramiques qu’il a réalisées, peu furent totalement réussies. Ceci s’explique par la difficulté de doser la chaleur de son four. Il fera preuve de ténacité pour réussir ses cuissons à force de tâtonnements et de patience, bien que l’utilisation de son four lui coûte extrêmement cher. Sa démarche artistique avait un but, celui d’égaler les maîtres anciens en matière de peinture sur émail cru. Il fut un des derniers spécialistes de l’émail cru, après Lucas della Robbia et Palissy, dont la technique fut décrite en 1548 par Piccolpasso. Ce type de céramique était unique à son époque, car elle avait été oubliée au fil des siècles. Dans une de ses lettres, Ovide différenciait sa technique de dessin sur émail cru du travail des autres céramistes de la fin du XIXème siècle et du début du XXème siècle, tels que les faïenciers de Blois, de Nevers et de Paris. En effet, contrairement à lui, ils utilisaient la méthode de cuisson dite à « petit feu ». Par conséquent leur dessin qui s’exécutait sur un émail déjà cuit, ce qui autorisait les reprises du dessin. Sa façon d’utiliser des oxydes sous forme de poudre pour obtenir les couleurs est aussi différente des méthodes employées par les autres faïenciers de son temps : « La couleur s’emploie avec des huiles, ce n’est plus la manière fresque usitée au XVIème siècle italien. La couleur ne peut plus s’incorporer dans l’émail, la pénétration étant supprimée, il n’y a plus ce gras, ce fondu, raison d’être du procédé. » Les faïences d’Ovide Scribe visibles à Romorantin sur sa maison, au Musée de Sologne et à l’église de Lanthenay sont la preuve du haut degré de technicité auquel il était parvenu en matière de céramique. Il parvenait à faire figurer dans ses céramiques les détails les plus infimes et les plus délicats comme des perles dans les coiffures et les habits des personnages Renaissance ou le plissé des vêtements…

Inscriptions - Marques : 
“Ovide Scribe, 1880 émail cru Grd Feu” en bas à droite

Dimensions : 
l. 20 CM ; H. 31 CM

Notes : 
-pièce exposée du 2 décembre 2009 au 31 janvier 2010 dans l’exposition consacrée à Ovide Scribe au Musée de Sologne -pièce présentée lors de la conférence du 9 décembre 2009 sur Ovide Scribe et d’autres céramistes Néo-Renaissance du XIXème siècle, animée par Julie BROSSIER-DUCLOS (et intervention de Martine TISSIER-de-MALLERAIS sur les faïences de Blois)