Louis Philippe

 
Louis-Philippe, roi des Français ; © Claude Philippot
Louis-Philippe, roi des Français
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© Claude Philippot

Gouverner, c’est savoir se mettre en scène pour assoir son autorité, sa légitimité et son prestige. Quand l’art, au service de la commande publique, devient instrument de propagande…

Auguste Galimard est un peintre, créateur de vitraux, lithographe et critique d’art français. Il est l’élève de ses oncles dont le peintre d'Histoire Nicolas-Auguste Hesse et le portraitiste Henri-Joseph Hesse. Il reçoit également les enseignements de Jean-Auguste-Dominique Ingres. Il participe au Salon à Paris de 1835 à 1880 et réalise en 1855 « La Séduction de Léda » pour l’Exposition Universelle qui sera refusée par le jury.

Durant son règne, de 1830 jusque 1848, soutenu par la bourgeoisie, le roi des Français Louis-Philippe encourage le développement industriel du pays par l’installation des premiers réseaux de transport, l’invention du bateau à vapeur, de nombreuses constructions d’infrastructures, etc. La France est dans une importante dynamique sociale. Dans ce modernisme, Louis-Philippe tend à unifier les différents courants politiques : les partisans de l’Empire, les républicains et libéraux et les monarchistes.

Entre l’Ancien Régime et la Restauration, le rôle et l’image du personnage politique est bouleversée. Dans les Salons, le style du portrait est classé après la peinture de genre, on ne lui confère aucune valeur. Sous la Monarchie de Juillet, on réévalue sa position. Selon le rapport académique rédigé en 1835 à l’issue du Salon à Paris, « …les peintres de portraits appartiennent autant à l’Histoire que la peinture de genre… il devient de plus en plus difficile de faire la distinction entre la peinture d’Histoire et de portrait… ». Sous l’Empire, les grands peintres s’adonnent déjà au style du portrait. La monarchie absolue n’est plus envisageable et l’image du souverain est désacralisée. Les artistes représentent davantage des portraits « anecdotiques » (militaires, dynamiques en pied ou à cheval) plutôt que des portraits « idéalisés », figés.

Il s’agit d’un tableau en pied avec pour fond un décor à l’antique. Louis-Philippe porte un uniforme militaire, debout devant son trône, la main posée sur la Charte de 1830. Le 9 août, Louis-Philippe prête serment de respecter cette nouvelle version de la charte et, le 29 août, à l’école militaire, remet ses drapeaux à la garde nationale pour afficher son souci de défendre la patrie. Louis-Philippe abandonne le manteau royal du sacre de Reims et ses lys, pour revêtir l’uniforme de la garde nationale où sont représentées en plusieurs endroits les trois couleurs inventées lors de la première tentative de monarchie constitutionnelle en 1790 et rétablies en 1930, Louis-Philippe abandonnant le drapeau blanc. Les regalia, objets représentatifs du pouvoir royal (la couronne, le sceptre et la main de la justice) sont aussi remplacés par l’uniforme.

La position statique et centrée inspire stabilité, confiance et engagement que le roi fait au peuple français. Le regard tourné vers la droite pour le spectateur inspire le renouveau, l’espoir en l’avenir d’une France progressiste.

Musée de Saint-Dizier