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Mehun-sur-Yèvre (18)

Musée Charles VII - Mehun-sur-Yèvre (18)

Bandeau d'illustration de l'espace WM : Musée Charles VII - Mehun-sur-Yèvre (18)
Carreau de pavement aux armes de Luxembourg. ; © Justine Lemarchand et Andréa Duperon
Carreau de pavement aux armes de Luxembourg. ; © Justine Lemarchand, Philippe Bon
Carreau de pavement aux armes de Luxembourg. ; © Justine Lemarchand, Philippe Bon
Carreau de pavement aux armes de Luxembourg. ; © Justine Lemarchand, Philippe Bon
Carreau de pavement aux armes de Luxembourg. ; © Justine Lemarchand et Andréa Duperon
Carreau de pavement aux armes de Luxembourg. ; © Justine Lemarchand et Andréa Duperon
Carreau de pavement aux armes de Luxembourg. ; © Justine Lemarchand et Andréa Duperon
Carreau de pavement aux armes de Luxembourg. ; © Philippe Bon
Carreau de pavement aux armes de Luxembourg.
Numéro d'inventaire : 
981.5.7

Autre(s) Numero(s) : 
80.6.1.09

Domaine : 
Dénomination : 
Description en langage naturel : 
Remontage et reconstitution d'un grand carreau polylobé qui comportait originellement treize lobes. Avec d'autres éléments, il composait l’un des tapis héraldiques au sol de la chapelle du château-résidence de Mehun. Il représente les armes de Bonne de Luxembourg et fait partie du groupe typologique L.5.a, ainsi désigné dans l'ouvrage Les premiers "Bleus de France (Ph. Bon, 1991).
Cf. description du décor à découvrir dans l'espace précisions des inscriptions.

Observations-Commentaires : 
Première découverte, sur le chemin de ronde Est du château-résidence de Mehun, d'un carreau portant ce type d'armoiries. Les motifs de ce sol se déclineront petit à petit, principalement lors des recherches réalisées sous le pont d'entrée, dans l'axe de chute de la chapelle. D'où l'hypothèse principale, d'un tapis héraldique en l'honneur de la famille du duc de Berry, développé dans la chapelle castrale.

Notes : 
- Ce carreau de pavement, ainsi que tous ceux inventoriés sous la série 999.19..., ont été reconstitués ou restitués à partir de plusieurs fragments cohérents mais pas toujours en cohésion directe (ici collages de fragments in-situ, parfaitement liés) par M. Coqu.
- Ces premières découvertes ont été présentées lors de l'exposition “deux ans de fouilles au château de Mehun” en 1982, puis rapidement intégrées aux nouvelles présentations du musée Charles VII. Ce n'est que plus tard, que d'autres fragments aux lobes beaucoup mieux conservés ont été retrouvés (ex : 984.3.10) et ont permis de déterminer les premières restitutions graphiques et les typologies actuelles.
- Si la reconstitution n'a pas été modifiée jusqu'à ce jour, c'est bien en mémoire à ce bénévole, retraité, dévoué et habile premier scénographe des toutes premières découvertes archéologiques des années 1980...

Précisions sur la représentation : 
Fleurs de lys et lions de gueules

Sources écrites et orales de la représentation : 
document ; sur l'administration

Précisions concernant l'auteur : 
- Atelier mis en place par Jean de Valence. Même si l’œil semble repérer deux types de fabrication, c'est bien la même production qui est organisée par l'artiste.
- Jean de Valence était un artiste potier mudéjar de la région de Valence en Espagne qui était venu avec Jean de Girone. La technique utilisée est exceptionnelle pour la France médiévale. Il s’agit d’une apparition sporadique du bleu, associée aux techniques arabo-espagnoles. C’est la première fois, à Poitiers, à Bourges et Mehun-sur-Yèvre, mais aussi et certainement à Dijon et à Hesdin, que va être fabriqué d’une façon sérielle ce genre de production artistique.
- Les couleurs sont déposées (bleu principalement) sur la terre séchée, voire dégourdie, puis recouverte d’un émail stannifère (à base d’étain et de plomb). La couleur bleue, relativement sombre transparait alors par reflux translucide dans l’émail et devient à l’œil un très beau bleu roi.
- Ici, le bleu a été saturé ou s'est oxydé avant cuisson, il reste alors relativement sombre, voire noirâtre. C'est peut-être un effet recherché pour accentuer le contraste entre les motifs et le fond.
- Les registres des comptabilités nous apprennent que certains ingrédients venaient de très loin, comme le cobalt de l’Est de l’Europe.

Technique et matériaux : 
Dimensions : 
L. 24.7 cm ; l. 21.5 cm ; E. 1.4 cm

Site, Adresse - Lieu-dit, Lieu de découverte : 
Méthode de collecte de l'objet : 
Précisions Découverte : 
chemin de ronde est

Date de découverte : 
1980

Millésime de l'oeuvre : 
1382 après ; 1400 avant

Période (siècle ou millénaire) : 
Epoque - Style : 
Utilisation - Fonction - Destination : 
Inscriptions - Marques : 
inscription ; marque ; emblématique ; armoiries ; emblème

Précisions inscriptions : 
Décor sur la face de marche :
- Ce carreau offre trois partitions. La première, sur l'extérieur gauche est cernée par des lobes et délimitée intérieurement par une ligne tracée verticalement entre les deux lobes extrêmes de la forme. Un champ de fleurs de lys héraldiques sème la surface en passant sous le tracé de droite : c’est le semis de France. De fait, une seule fleur est représentée entièrement. Les deux autres parties, se partagent le côté droit et curviligne du carreau. En haut, on retrouve un dragon foncé, en bleu-noir sur fond blanchâtre-crème. En bas, un lion blanchâtre pose sur fond bleu-noir.
- Généralement, ces armoiries passent pour être celles de Bonne de Luxembourg, l'épouse de Jean de Normandie, futur Jean II le Bon (1350). Bonne ne sera jamais reine de France († 1348), mais elle est la mère de Charles V, des ducs d'Anjou, de Berry et de Bourgogne. Mi-partis France et Luxembourg, la logique armoriale est respectée ; regarder l'animal inférieur comme un lion de Flandres ne permet pas de comprendre leurs appartenances.
- Le lien avec les autres éléments du sol sont également logiques : fleurs de lys regroupées, monogramme E.V s'expliquant sur les carreaux courbes qui développent le “mot” Le Tem(ps) Venra. Dans l'idée que le temps viendra où le duc de Berry retrouvera sa mère, ses parents ; il n'avait pas neuf ans lors du décès de cette dernière et son père est mort près de lui, alors captif des anglais, à Londres en l’hôtel de Savoye.

- Le fait que le duc de Berry ait développé ce tapis héraldique en l'honneur de sa famille comme l'un des thèmes centraux de sa chapelle reste également logique.
1 - Son grand-père, puis sa mère avaient possédé le château et le fief de Mehun, après la confiscation par le roi de France de ce bien sur les saisies d'Artois.
2 – Aimant particulièrement le site de Mehun, le duc de Berry, prince du sang, rappelle ainsi ses liens familiaux avec ce fief et le duché de Berry qui lui a été constitué. En déclinant et en montrant ses/ces armoiries, il rappelle aussi la légitimité de sa possession.
3 - À l'image de son frère de Bourgogne qui a dédié la chartreuse de Champmol à sa famille, le duc de Berry fait de même par la construction de la nouvelle chapelle de Mehun. Toutefois, si Champmol a accueilli les tombeaux princiers des ducs et duchesses de Bourgogne, c'est à d'autres sites que le duc pensera pour l'élection de sa sépulture.

Au revers :
Sur le plâtre support des tessons, numéros de découverte.

Collection : 
Expositions de l'oeuvre : 
vitrine château-musée charles VII

Nom du rédacteur de la notice : 
Numéro de renvoi vers autre objet : 
981.5.10; 984.3.10 ; 984.3.11 ; 984.3.12