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Mehun-sur-Yèvre (18)

Musée Charles VII - Mehun-sur-Yèvre (18)

Bandeau d'illustration de l'espace WM : Musée Charles VII - Mehun-sur-Yèvre (18)
Lettre d'Agnès Sorel, dame de Beauté ; © Philippe Bon
Lettre d'Agnès Sorel, dame de Beauté ; © Philippe Bon
Lettre d'Agnès Sorel, dame de Beauté ; © Susana Pereira-Tavares
Lettre d'Agnès Sorel, dame de Beauté ; © Susana Pereira-Tavares
Numéro d'inventaire : 
898.1.3

Dénomination : 
Observations-Commentaires : 
Don à la ville de Mehun-sur-Yèvre avant même l'ouverture du musée cantonale Charles VII, enregistré lors du Conseil municipal. Lien étroit vraisemblable entre Henri Boulard (député et ancien maire de Mehun), Georges Darcy (architecte, restaurateur du château) et Griolet de Geer (collectionneur), voire avec Henry Ponroy (premier conservateur).

Conseil, transcription de la séance du 24 juillet 1898 (n° 434) :
M. le Maire (Camille Méraut ndlr) fait savoir au conseil qu'à la date du 18 juillet courant M. Ernest Griolet de Geer, numismate et archéologue, a fait don à la commune de huit autographes précieux savoir :
1- Autographe et signature de Charles VII
2- Autographe et signature de Marie d'Anjou femme de Charles VII (très rare, il manque à Bourges)
3- Autographe et signature d'Agnes Sorel maîtresse de Charles VII (rarisssime, il en existe deux ou trois signatures en France, il manque à Bourges)
4- Autographe et signature de Jacques Coeur (rare mais il y en a à Bourges)
5- Autographe et signature de Georges d'Amboise (rare)
6- Autographe et signature d'Amboise neveu (rare)
7- Autographe et signature de Louis XI
8- Acte de 1385 garde de la reine blanche (rare)
À l'unanimité des membres présents le conseil Municipal accepte le don de Monsieur Ernest Griolet de Geer et prie Monsieur le Maire d'être son interprète auprès du généreux donateur pour tant en son nom qu'en celui des citoyens de la ville de Mehun, lui adresser ses vifs remerciements et l'expression de toute sa reconnaissance.

La signature d'Agnès Sorel est considérée comme rarissime ; toutefois, l'écriture même de cette lettre a été quelquefois sujette à caution ; certains archivistes (Jean-Yves Ribault) restent prudents, d'autres (Claude Geay) pensent que l'authenticité ne fait guère de doute.

Notes : 
Transcription de la lettre :

Mademoiselle ma bonne amye, de bien bon cuer me recommande à vous, Plese vous savoir que je m'esmerveille du raport que m'avés faict par le juene Damperre et le vous rentourne pour aydier a vous mettre hors de cecy quy vous a deü estre de grant ennuy. Plese vous savoir que nous esjoignons tant du mielx que pouons en ces cartyers et debvez sistost nénir que serés hors dudict ennuy, qui sera tout tost comme bien esperre. Attendant, avons faict chace hyer a ung porc sangler dont vostre petit Robin avait trouvé la traxe et s'est tornée mal ladicte chace au prejudice dedict petit Robin, aiant esté frappé d'ung caillou que ung des veneurs cuidoit tirer audit sangler en ung buisson et luy en est assez gresve navreüre, mais bien esperre qu'en garira par prompte voie et le ferai bien governer. Au demeurant, s'il est aultre que pour vous faire puisse, attendant vostre veneüe, faictes le moy savoir et le feray de tresbon cuer. Et a Dieu, mademoiselle ma bonne amye, qui vous doint ce que desirez. De candé, ce venredi après la Sainct Michiel.

La toute vostre bonne amye,
Agnès,

L'intérêt principal de cette lettre réside dans le fait, qu'Agnès Sorel, favorite de Charles VII, première maîtresse reconnue devant l'histoire, écrive à Mlle de Belleville. Cette dame qui sera toujours appelée Mlle de Belleville était née Marguerite de Valois. Elle est la fille illégitime de Charles VI, fruit de son union avec Odinette de Champsdivers, la seule personne qu'il acceptait à ses côtés lors de “ses absences”.
Rejetée par l'entourage royal, titulaire d'une rente jusqu'à la mort de son père, c'est Charles VII qui, en 1428, lui reconnait sa légitimité. La même année, elle épouse Jean III de Belleville et Montaigu. Elle entre dans la suite des dames de la reine puis d'Agnès Sorel.

Lettre d'une maîtresse à la fille d'une autre maîtresse ; comme le soulignait Olivier de la Marche : “c'est le temps où les dames ont bruit en France”.

Auteur : 
Précisions concernant l'auteur : 
SOREL Agnès (Fromenteau, 1422 ; Jumièges, 1450)

Technique et matériaux : 
Dimensions : 
H. 11,9 cm ; l. 28.8 cm

Millésime de l'oeuvre : 
1444 après ; 1450 avant

Période (siècle ou millénaire) : 
Lieu de création : 
Précisions sur le lieu d'exécution : 
Château de Candes-Saint-Martin

Anciennes appartenances : 
Nom du rédacteur de la notice : 
Auteur de l'image :