D.996.22.9

936.12.6 (6) : n° du musée de Bourges

Support en terre cuite permettant la séparation des carreaux ou des poteries lors de la cuisson. Les pernettes ou patte-de-coqs sont plutôt utilisées pour la cuisson des faïences ou des pièces émaillées dont aucune face n'est démaillée. Elles permettent de former des colonnes de cuissons par empilage des objets et sont remplacées aujourd'hui par des plateaux d'encastage qui forment comme des étagères. Suivant les techniques anciennes et comme beaucoup de supports de cuisson, les pernettes peuvent rarement être réutilisées. Ce support est un tripode qui, d'un point de vu statique, permet de soutenir un plan sans boiter (cf. planche explicative dans le porte-folio). Les éléments retrouvés à Bourges ont les pointes émoussées, ce qui prouvent leur utilisation. En effet, les carreaux étaient placés par pile, dans un sens ou un autre. Le dos de la pernette était alors posé sur le dessous d'un carreaux (inférieur ou supérieur) et les trois pointes en appui sur la face émaillée d'un autre carreau. L'émail fondant durant la cuisson, les pointes se collaient à sa surface. D'où, d'une part les trois traces sur la face des carreaux retrouvés et, d'autre part, les brisures des pointes. Des coulures d'émail restent visibles sur la /les pernettes (cf. dessin joint). Tous les carreaux de Mehun portent les trois traces distantes d'environ 6 cm. Si la présence d'une production est parfaitement attestée sur Bourges, les pernettes retrouvées en zone urbaine sur Mehun n'ont pas pu être techniquement reliées à la production des carreaux mis au jour sur le site castral. Ici, cette pièce est liée à l'atelier installé, à la fin du XIVe siècle, sur Bourges (Poitiers et Mehun-sur-Yèvre également) pour la création des sols décorés du palais et de l'hôtel ducal de Jean de Berry. À Bourges, cette pernette est associée à d'autres fragments de supports de cuisson et à quelques tessons-rebus de carreaux.

Traces de glaçure bleue au niveau des extrémités de la pernette.

Les éléments de pernettes ont été associés au dépôt de 1996 ; certains étaient déjà présentés au château-musée de Mehun depuis 1987, date des premières recherches importantes sur cette production unique. Quelques éléments sont toujours en dépôt et en cours d'analyses auprès du laboratoire d'archéométrie de Bordeaux III.

Objet de production potière lié à l'atelier arabo-espagnol, dirigé par un artiste potier/tuilier connu sous le nom de Jean de Valence, à partie de 1382

L. 7.5 cm ; H. 2.2 cm ; l. 6.5 cm

Lors des travaux de réfection du sol de la grande salle (dite du duc Jean) du palais ducal qui, en fait, ne représente qu'une partie de la chambre de parement du palais, il a été mis au jour, dans les comblements meubles de l'extrados des voûtes des salles-basses supports de la construction, des rebuts divers. Éléments de taille des ardoises, des pierres de construction et des fragments de carreaux mis au rebut. Parmi ces fragments de céramique, quelques pernettes ont intégré les collections des musées de Bourges. Ces pernettes attestent véritablement de la production des carreaux de faîence au décor peint commanditée par le duc de Berry à son atelier arabo-espagnol. Atelier attesté à partir de 1382, date de son arrivée sur Bourges.

1936

Robert Gauchery

1382 après ; 1400 avant

inscription ; numéro