999.1.1

07/06/1999

1820 vers

Mameluks Personnages Sabre Turban

Le sujet de cette pendule en bronze doré s’inspire d’un des motifs principaux du tableau d’Anne-Louis Girodet La Révolte du Caire, conservé dans les collections du château-Musée de Versailles. Cette oeuvre picturale, destinée à orner la galerie de Diane du Palais des Tuileries, s’inscrivait alors dans une politique artistique impériale illustrant les hauts faits de guerre et les vertus stoïques de Bonaparte au cours de ses expéditions à l’étranger, en particulier durant la Campagne d’Egypte (la bataille de Nazareth et Les pestiférés de Jaffa de Gros ; L’Empereur pardonnant aux révoltés du Caire de Guérin). Or, l’un des évènements les plus sanglants de cette conquête s’était déroulé le 21 octobre 1798 au Caire occupée par l’armée française. Un sédition arabe réprimée par les troupes de Bonaparte devait entraîner la mort de 300 français dont le Général Dupuy et 4000 insurgés. Présenté au Salon de 1810, le tableau d’Anne-Louis Girodet évoque la rébellion dans sa phase finale, aux abords de la mosquée El Hazar. “La scène tumultueuse, lit-on dans le livret du Salon, se subdivise en plusieurs actions particulières qui toutes concourent au même but” : susciter avec acuité la violence, la véhémence, la cruauté et la souffrance provoquées par la guerre. Parmi ces actions, deux cependant, constuites sur des obliques, donnent à la scène son mouvement et synthétisent, à l’image d’un duel homérique, l’intensité du combat. L’une, à gauche de la composition est personnifiée par un hussard brandissant son sabre dans une tentative de contre-attaque finale. La seconde, en réponse à la première - et sur laquelle sera portée l’attention - est composée d’un arabe nu soutenant de son bras gauche le corps richement vêtu d’un jeune pacha turc mourant. Armé lui aussi d’un cimeterre, le factieux, déterminé, s’oppose farouchement à l’assaut du français dans l’espoir vain de protéger son maître blessé.