Au Musée d’Art et d’Histoire de Dreux, l’histoire du paysage se décline en d’infinies variations. Si le Postimpressionnisme est particulièrement bien représenté dans les salles d’expositions des collections permanentes, de nombreux dessins, soumis à une conservation plus contraignante, à l’abri de la lumière, permettent d’entrevoir différents types de compositions depuis le début du XIX^e siècle.

Le Bord de rivière animé de personnages de Louis Gadbois affecte une filiation directe avec les paysages animés du XVII^esiècle, prétextes à la scène mythologique ou à l’intégration d’architectures antiques comme le pratiquait alors Nicolas Poussin (1594-1665). Ce dernier avait donné les règles de l’œuvre classique auxquelles Gadbois ne se soustraya jamais.

À l’inverse, Prosper Mérimée restitua avec émotion les paysages traversés durant sa tournée des monuments historiques français, ayant la charge de les inspecter. Parallèlement au grand œuvre d’Isidore Taylor (1789-1879) qui publia les Voyages pittoresques et romantiques de l’ancienne France entre 1820 et 1878, l’inspecteur offrit une vision personnelle des contrées balayées par un soleil rosissant l’espace ou caressant la cime d’arbres centenaires. Ces rares gouaches n’ont d’égal que les 71 œuvres du même auteur acquises par les Musées de La Rochelle en 2014.

La culture classique se retrouve dans un dessin méconnu de Ker-Xavier Roussel, figurant une nymphe et préparatoire à son plus célèbre Jupiter et Amalthée (coll. part.). Le paysage habité, dès lors, par le génie du lieu, prend une part importante dans la redécouverte de l’antiquité au début du XX^e siècle, dont le style se réfère par ailleurs aux pastorales de François Boucher (1703-1770).