Gaston La Touche (1854-1913)

Peintre autodidacte natif de Saint-Cloud, Gaston La Touche, fréquente dès 1877 le café de la Nouvelle-Athènes à Paris où il rencontre Edgar Degas (1834-1917), Édouard Manet (1832-1883), Louis-Émile-Edmond Duranty (1833-1880) et Émile Zola (1840-1902) dont il illustre "L'Assommoir".

Il expose régulièrement au Salon de la Société nationale des Beaux-arts et à la société des peintres et sculpteurs. Il reçoit dès le début des années 1890 des commandes officielles dont un plafond du restaurant "Le Train bleu", à la gare de Lyon à Paris, quatre tableaux sur "Les Quatre Saisons" conservés à l’Hôtel-de-Ville de Saint-Cloud, un imposant tableau "Fête de Nuit" pour la décoration du Salon du Buffet diplomatique de l’Élysée (actuellement déposé au musée national du château de Versailles et de Trianon inv. LUX 1156 10).

Il se lie d’amitié avec les artistes clodoaldiens Joseph Cirasse (1853-1926) et Jean Tournoux (1853-1950), avec lesquels il collabore à plusieurs reprises, et organise régulièrement dans sa maison clodoaldienne « Les dimanches de Saint-Cloud » qui deviennent un lieu de rencontre du « Tout-Paris ». Les visiteurs de marque y assistent comme Raymond Poincaré (1860-1934), Albert Besnard (1849-1934), Jules Chéret (1836-1932), Alfred Roll (1846-1919), Edmond Rostand (1868-1918), Charles Gounod (1818-1893), Henri Büsser (1872-1973), Marcellin Desboutin (1823-1902) et Léon Lhermitte (1844-1925).

Il fréquente également l’artiste Félix Bracquemond (1833-1914) qui exerce une forte influence sur lui et l’exhorte à abandonner sa palette sombre pour un assortiment de couleurs s’inscrivant ainsi dans la continuité de Fragonard (1732-1806) et de Watteau (1684-1721). La Touche suit alors ses conseils et s’engage dans une symphonie des couleurs qui symbolise désormais ses créations.

Œuvres choisies

M. La Touche me parait concevoir sa peinture uniquement par la couleur. Je veux dire que les lumières, que les ombres dont il compose et construit ses études, ses tableaux, masquent, dissimulent leur qualité fondamentale, leur valeur pour ne mettre en évidence que leur coloration. 
Félix Bracquemond, 1899