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Hercule terrassant Diomède
Hercule terrassant Diomède
Hercule terrassant Diomède
Hercule terrassant Diomède
Numéro d'inventaire : 
Inv. RF 1997-2

Autre(s) Numero(s) : 
Cat. Petithory : 120 ; N° Solanet : 425

Domaine : 
Statut juridique : 
Anciennes appartenances : 
Date de dépôt : 
1998

Anciens lieux de dépôt : 
Ecole de l'auteur ou de l'oeuvre : 
Auteur : 
Précisions concernant l'auteur : 
Paris, 1619 ; Paris, 1690

Rôle de l'auteur : 
Millésime de l'oeuvre : 
1639 entre ; 1641 et

Période (siècle ou millénaire) : 
Précisions concernant la genèse : 
oeuvre exécutée pour le Palais-Royal, à la demande de Richelieu ; esquisse du Hercule terrassant Diomède conservé au Castle Museum and Art Gallery de Nottingham

Utilisation - Fonction - Destination : 
Précisions sur l'utilisation : 
décoration d’une cheminée du Palais-Royal

Lieu d'utilisation : 
Représentation - Iconographie : 
scène mythologique (Hercule, Diomède, jument )

Précisions sur la représentation : 
8ème des 12 travaux d’Hercule “Capturer les juments mangeuses d'hommes de Diomède”.
Hercule, debout, partiellement recouvert de la dépouille du lion de Némée, tient de ses mains la queue d'un des chevaux de Diomède. A gauche, tête d'un cheval agonisant, et un autre mort, sur lequel se place le pied droit d'Hercule. A côté du cheval mort, le haut du corps de Diomède, blafard, étendu mort. A gauche au second plan, les ruines d'un bâtiment.

Sources écrites et orales de la représentation : 
mythe ; Homère : L'Iliade et l'Odyssée

Technique et matériaux : 
Libellé sur techniques et matériaux : 
Huile sur toile

Dimensions : 
H. 60 ; l. 45

Observations : 
L'une des peintures les plus importantes de la collection Petithory, la toile est aussi l'un des jalons capitaux de l'oeuvre de Charles Le Brun : l'esquisse de sa première oeuvre documentée et la témoignage de son style alors qu'il n'avait guère plus de 20 ans.

Le grand "Hercule terrassant Diomède" fut peint vers 1639-1641 par Le Brun pour le Palais-Royal, alors Palais-Cardinal et résidence de Richelieu, où il décorait une cheminée. Les biographes anciens de Le Brun le mentionnent, notamment Nivelon (1700, p.10), qui précise : "Ayant passé quelques temps à étudier ce qu'il y avoit de beau à Fontainebleau, Le Brun revint à Paris où il se procura l'occasion de faire un tableau sur la cheminée de l'une des Salles du Palais Royal, représentant Hercule assomant les chevaux que l'impitoyable Diomède nourrissoit de chair humaine. M.le Poussin, qui étoit à Paris (...) dit en voyant ce goût peu commun, que si ce qu'il voyoit étoit d'un jeune homme qu'il seroit un jour un des grands peintres qui eût été, ou que si c'étoit d'une personne avancée en âge qu'il se pouvoir dire d'un habile homme avec justice."

Le thème des travaux d'Hercule ne surprend pas pour une commande de Richelieu, le héros mythique étant souvent assimilé au cardinal-Premier ministre. Le haut fait choisi, celui d'Hercule tuant Diomède, est particulièrement terrilble : roi de Thrace d'une cruauté notoire, Diomède nourrissait ses chevaux, les célèbres "cavales", de chair humaine ; Hercule le donna en pâture à ses animaux après l'avoir vaincu.

Le grand tableau (près de 3 m de haut) fit partie de la vente du duc d'Orléans à Londres en 1793 et fut donné un siècle plus tard par un collectionneur au musée de Nottingham qui le conserve depuis lors. Impressionant par son lyrisme et sa joyeuse brutalité, ce chef-d'oeuvre affirme le précoce génie de Le Brun. Nivelon y voit l'affirmation de la personnalité du jeune artiste et "une manière nouvelle bien qu'en quelque chose l'on y remarque encore des traits de la manière de M.Vouet", dans l'atelier de qui Le Brun était passé. Jacques Thuillier (1963) attire justement l'attention sur la marque tout aussi forte du style de François Perrier, le premier maître de l'artiste. Les volumes puissants, le jeu contrasté des lumières sont bien en effet dans l'esprit des tableaux de Perrier.

L'esquisse de Bayonne surprend par sa vigueur et sa liberté. Elle ne possède pas encore la grandeur et la force du tableau final, dont les rythmes en arabesque ont acquis élégance, tension et dynamisme, et les formes sont ici plus courtes et ramassées. Mais l'idée d'ensemble est trouvée, avec le bel enchaînement balancé des corps qui parcourt toute la toile. Le jeu des couleurs est dominé par des tons bruns et cuivrés qui s'opposent au gris verdâtre du cadavre de Diomède, au sol au premier plan. La rapidité du pinceau laisse à l'état de simple ébauche maints éléments, comme la peau du lion de Némée qui flotte au-dessus de l'épaule.

S'agit-il du bozzetto qui fut présenté à Richelieu avant l'exécution de la grande toile ? L'inventaire de Suzanne Butay, veuve de Le Brun, mentionne en 1699 "un tableau représentant un Herucle qui tue les chevaux de Diomède, garny de sa bordure dorée, prisé 10 lt". La facture désinvolte ne permet pas d'être complétement affirmatif.

Le musée d'Angers possède, provenant de la collection Livois, une autre version de cette esquisse, pratiquement sans variante. J.Thuillier (1963) y voit justement une bonne copie ancienne du tableau Petithory et la preuve que "ce dernier fut jadis connu et admiré". (notice J.P.Cuzin, extr. cat. Petithory)

Numéro de renvoi vers autre objet : 
Inv. RF 50952

Localisation : 
Auteur de l'image : 
Nom du rédacteur de la notice : 
Date de création : 
16 juin 2009 11:53 Europe centrale/Paris (ECT) +01:00
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