Espace ressources de la Maison de la culture de Grenoble
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Présentation. : « C'est l'histoire de l'être humain type, mais ... comment doit-on appeler l'être humain type? Quel est le synonyme d'être humain type pour qu'on ne doive pas dire tout le temps 'l'être humain type'?» Voilà une question qui méritait d'être posée. La Compagnie L'Alakran, dont on ne s'étonnera pas qu'elle ait l'Ubu de Jarry à son répertoire, se la pose donc. L'être humain type s'appelle ici Valentin Ressentit, un personnage qui, à force de chercher le mot "pute" dans le dictionnaire, cc est resté dans le bordel des mots n. Plus loin, il trouvera les mots "effort", "dégoût", "télévision", "capitalisme" ou "planète bleue" et de ces trouvailles-là, le spectacle nous entretiendra. On devine à ce préambule que le metteur en scène Oskar Gomez Mata et ses complices de scène ont une prédilection pour le décabossage de cerveaux. Déjà, avec Boucher espagnol de Rodrigo Garcia (auteur notamment de Notes de cuisine et de J'ai acheté une pelle chez Ikéa pour creuser ma tombel il avait montré de quel bois de scène il se chauffait, de l'incongru, du grotesque, de l'excessif, du libérateur. Pour cette nouvelle création, Cerveau Cabossé 2, Oskar G6mez Mata retourne à ses premières amours en choisissant de monter à nouveau des textes d'Ant6n Reixa, artiste galicien protéiforme (professeur, poète, chanteur, cinéaste ... l qui aime avant tout provoquer et subvertir le théâtre. Gorgée de références multiples, de signes contradictoires, d'obsessions lancinantes et de tranches vibrantes de notre existence quotidienne, son écriture est à la croisée du cabaret. de la sitcom, de l'art brut. de la tragédie grecque et de la performance. Oskar Gomez Mata dit avoir trouvé en Anton Reixa « un frère en poésie et en utopie ». Ensemble ils reprennent à leur compte le programme, toujours et encore à accomplir, de l'avant-garde des années 20 : faire surgir sur la scène, avec art et culot, le chaos et l'évidence de notre quotidien. Dans Cerveau cabossé 2, il est donc moins question du destin de ce mystérieux Valentin Ressentit que d'une exploration des pratiques théâtrales contemporaines. « C'est une pièce, dit le metteur en scène, dans laquelle les bêtes (animaux humainsl se regardent dans les yeux et ne voient pas la couleur de leurs yeu n. La scène devient alors un terrain de jeu. On s'y travestit en Miss, en singe, en homo sapiens et en humain type, on y fait ce qu'on ne fait pas ailleurs. On y dénude tous les conformismes, les théâtraux et les autres. L'auteur dit : « je suis seulement un artiste, je n'ai pas d'autres limites. »
