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Espace ressources de la Maison de la culture de Grenoble

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Nature : 
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Auteur(s) / compositeur(s) : DAGERMAN Stig

Mise en scène : OSINSKI Jacques

Compagnie(s) / Ensemble(s) / Groupe(s) : Vitrine (La)

Assistant à la mise en scène : POTONET Marie

Scénographie / Décors : ACAT Lionel

Artiste(s) / Interprète(s) : ALAIN Véronique ; BERGER Vincent ; DELANRE Gretel ; MIGEOT David

Créateur lumière : VERHEYDE Catherine

Costume(s) : KIM Hee-Jae

Administration / production : DA SILVA Ana
Description(s) : 
Présentation. : L'Ombre de Mart a été créée en 1948 au Théâtre Royal de Stockholm. La pièce repose sur un fait réel : la rencontre que fit l'auteur avec Etta Federm lors d'un séjour à Paris. Cette femme de lettres autrichienne vivait en compagnie de son fils dans le souvenir exclusif de son autre fils, mort à la guerre. Dagerman mit cette histoire sur la scène, montra comment le fils vivant, le mal aimé, tente de se construire et de surmonter sa blessure originelle, comment il n'y parvient pas, comment il n'a pas d'autre issue, pour continuer à vivre, que de tuer sa génitrice. Devant le thème récurrent de sa propre oeuvre, - le désarroi de l'homme moderne face à une conception du monde qui s'écroule - l'écrivain suédois Stig Dagerman avait parfois essayé de se convaincre qu'il existait des solutions : «Je crois qu'une des possibilités de salut consiste à ne pas se laisser vaincre par son angoisse, ni à fuir devant soi-même, mais à affronter le danger les yeux ouverts. » Il tint le pari pendant quelques années. De 1945 à 1949, il produisit une oeuvre intense, influencé par Kafka, dont un premier roman Le Serpent qui le rendra célèbre, puis L'Ile des condamnés, Ennuis de noces, l'Arriviste. A l'âge de 31 ans, le 4 novembre 1954, écrivain fêté, homme heureux dans sa vie personnelle, il s'enferma dans son garage et laissa tourner le moteur de sa voiture. Il avait écrit deux ans plus tôt dans Notre besoin de consolation est impossible à rassasier : Il Il me semble comprendre que le suicide est la seule preuve de la liberté de l'homme Il . La Compagnie La Vitrine s'est créée il y a une dizaine d'années à l'occasion de la première mise en scène de Jacques Osinski, l’île des Esclaves de Marivaux. Depuis, la Compagnie a abordé Odon von Horvath (La Foi, l'amour, l'espérance), Arthur Schnitzler (Mademoiselle Elsel, Knut Hamsen (La faim), Georg Buchner (Léonce et Lénal. « L'Ombre de Mart, dit Jacques Osinski, est tout d'abord une expérience intime, la tragédie d'un jeune homme, éternel perdant, écrasé par l'ombre de son frère.( .. . )Tous les héros de Dagerman sont ainsi 'brûlés' dès leur enfance, tout comme l'était leur auteur (abandonné par sa mère à la naissance). Ils aiment désespérément sans jamais pouvoir trouver l'harmonie rédemptrice. « C'est aussi, dit le metteur en scène, une réflexion profonde sur la guerre et ses ambiguïtés. La pièce peut se lire comme une variation sur le culte du héros mort ».
« Maman, j'ai peur, je suis si seul maintenant » dit le vivant Gabriel après son meurtre. Seul pour se regarder en face, comme fit Dagerman lui-même. « La lucidité est la blessure la plus proche du soleil »écrivait René Char.