Espace ressources de la Maison de la culture de Grenoble
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Il C'était l'été. Les blés étaient jaunes, l'avoine verte, le foin était ramassé par tas dans les prés verts, et la cigogne marchait sur ses longues jambes rouges et parlait égyptien. Une cane couvait ses canetons qui maintenant sortaient la tête. Le plus gros tardait. Quand il sortit. on le vit grand et laid. Voilà un caneton terriblement gros, dit-elle, aucun des autres ne lui ressemble ... ». Librement adapté par Maurizio 8ercini pour le Teatro delle 8riciole, le Vilain petit canard s'empare de la trame du fameux conte d'Andersen (écrivain que nous croiserons à nouveau dans la saison à travers Il Le Roi nu» mis en scène par Laurent Pellyl pour évoquer sur le mode poétique la question du génétiquement correct et pour traiter de la différence, celle qu'on subit. Pour parler de l'Autre, rien de mieux que de rassembler tout le monde, comédiens, marionnette et spectateurs sous le même ciel de bois. Comme dans une peinture de Carl Larsson, dans un espace de couleurs, au rythme mécanique d'une pendule à coucou, trois comédiens jouent tous les rôles, la cigogne qui s'interroge, la cane qui couve, le chat qui crèche, la poule qui louche, la vieille femme qui veut faire cuire le canard, le chasseur qui le canarderait bien, le chien qui le flaire, les enfants qui l'importunent. .. Le Teatro delle 8riciole est né en 1976 à Reggio Emilia. En 1981, il constitue le premier Théâtre d'Innovation pour jeunes et adolescents à Parme où il occupe aujourd'hui le Teatro al Parco. « Nous voulons penser à l'enfance, à l'adolescence, à la jeunesse comme des champs d'expérience humaine, comme des territoires de l'âme. » Penser à l'enfance c'est aussi pour ce Théâtre participer à des projets de formation, travailler le rapport théâtre-éducation, donner la parole à d'autres enfances du monde. Un de leurs projets s'intitule « Inventer le vrai ». Mettre en scène ici, avec Le Vilain petit canard, Il ce rêve, qui nous accompagne jusqu'à la fin, d'être acceptés pour ce que nous sommes et non pour ce que nous devrions être» est égaiement une façon de réinventer le vrai, d'aider à ce que, dans le réel, tout vilain petit canard puisse devenir à son tour grand oiseau blanc, celui qui plane au-dessus des lacs dégelés de l'enfance où les plus méchantes images ont été englouties.
