Espace ressources de la Maison de la culture de Grenoble > Recherche multi-critères
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L'écriture de Patrick Kermann retient l'attention dans sa capacité à traduire, à
rendre visible et sensible une impression du monde que nous habitons parfois sans le savoir. Tout le sang de l'écriture semble être aspiré vers cette tentative de faire entendre la place originale, et peut-être désastreuse, où se trouve l'Homme d'aujourd'hui : dans une altérité déchue par la faillite de la Parole. Où la solitude prend alors un tour particulier, où l'errance des hommes se fait aiguë, où la violence surgit forcément de cet étouffant silence venu du fracas et du brouhaha incessant de la «communication», où tout se dit et rien ne s'entend, où les hommes donc finissent par se perdre, par perdre l'essentiel de ce qui les constitue : La Parole. Les Tristes Champs d'Asphodèles est une pièce sur la parole. Une sorte de chemin de croix vers elle. Vers une tentative de la faire enfin advenir. (Les bulbes d'asphodèles ne servaient-ils pas à soigner la gale ? Signe sans doute qu'il y a un remède, un salut possible.) LUN et LAUTRE, figures symétriquement opposées d'un même, ouvre la pièce. LUN tentant dans l'effort, comique et désespéré de faire parler LAUTRE, témoin muet et tragique du monde. Patrick Kermann, qui a mis fin à ses jours récemment, possédait
l'art de nous faire savoir quelque chose de nous même, quelque chose de très précis sur la catastrophe, de très précisément désastreux, là où peut-être sans l'ignorer, nous ne savons quoi en dire. Justement. Pascale Henry
rendre visible et sensible une impression du monde que nous habitons parfois sans le savoir. Tout le sang de l'écriture semble être aspiré vers cette tentative de faire entendre la place originale, et peut-être désastreuse, où se trouve l'Homme d'aujourd'hui : dans une altérité déchue par la faillite de la Parole. Où la solitude prend alors un tour particulier, où l'errance des hommes se fait aiguë, où la violence surgit forcément de cet étouffant silence venu du fracas et du brouhaha incessant de la «communication», où tout se dit et rien ne s'entend, où les hommes donc finissent par se perdre, par perdre l'essentiel de ce qui les constitue : La Parole. Les Tristes Champs d'Asphodèles est une pièce sur la parole. Une sorte de chemin de croix vers elle. Vers une tentative de la faire enfin advenir. (Les bulbes d'asphodèles ne servaient-ils pas à soigner la gale ? Signe sans doute qu'il y a un remède, un salut possible.) LUN et LAUTRE, figures symétriquement opposées d'un même, ouvre la pièce. LUN tentant dans l'effort, comique et désespéré de faire parler LAUTRE, témoin muet et tragique du monde. Patrick Kermann, qui a mis fin à ses jours récemment, possédait
l'art de nous faire savoir quelque chose de nous même, quelque chose de très précis sur la catastrophe, de très précisément désastreux, là où peut-être sans l'ignorer, nous ne savons quoi en dire. Justement. Pascale Henry