007.04.02

2007

1928 vers

Affiche faisant office de calendrier, avec deux baguettes métalliques en haut et en bas. un calendrier est agrafé sur l’affiche. Ce qui frappe à première vue, c’est le personnage féminin, central, avec son enfant dans les bras, et tous deux le sourire aux lèvres. Un deuxième enfant fait fonctionner l’écrémeuse. Le rouge du tablier fait écho à toute la gamme de taches rouges : le toit de la maison au loin, l’intérieur de la maison, le vêtement de l’enfant porté par sa mère, l’arbre en fleur. Rouge, l’étiquette Garin sur l’écrémeuse que la femme principale manipule, comme sur les quatre autres écrémeuses, au quatre coins de l’affiche. Le rouge des étiquettes se détache sur le bleu intense de la machine dont le mécanisme est présenté au bord du calendrier bleu, lui aussi, et présentant le premier mois de l’année 1928. Ceci est aussi valable pour l’affiche de 1927 et 1929. L’air satisfait des protagonistes, le calme des poules picorant au seuil de la demeure sans pour autant y entrer (respect symbolique des espaces et de leurs fonctions), la sérénité des chats, le vert des vastes pâturages où paissent tranquillement les vaches productrices du bon lait abondant et crémeux : autant de touches visuelles plastiques et iconiques, tendant à associer des valeurs attachées aux différents motifs, de manière à promouvoir un univers de paix et de richesse comme l’écrin « naturel » de l’écrémeuse Garin. Un univers donnant au travail de la femme une touche de satisfaction teintée de plaisir sensuel, mais maîtrisé, et mécaniquement renouvelable tous les jours de l’année 1928, déjà loin de la grande guerre et pas encore dans la seconde. Une pause temporelle dans un état des lieux, habités par une femme et ses enfants (seuls rescapés ?). Ces années 30, que l’on croyait un peu folles, ne l’étaient pas à la campagne, même si la robe est raccourcie.

ECREMEUSES GARIN / Edm. Garin, Duchatel & Cie Cambrai ; Représenté par / Jombart frères, imp., Lille-Paris

H. 57,5 cm ; l. 39,8 cm