Le projet initial de 1919 proposait 1270 logements, 3281 sont finalement réalisés.
Alors que la construction aurait dû être terminée en 1930, elle s’étale sur 10 opérations jusqu’à 1958.

-Première opération : 1921-1923
Elle concerne la construction de neuf immeubles de quatre étages avec sous-sol, comprenant 192 logements et 6 boutiques, et de 13 maisons individuelles avec jardin de minimum 300m². Ces logements ne comportent pas de salle de bains, un lavoir bains-douches est construit à proximité. C’est également lors de cette première opération qu’est réalisé le groupe scolaire Edouard-Vaillant.
Cette première opération comprend donc tous les éléments pour comprendre le fonctionnement de la cité-jardins : logements collectifs, individuels, boutiques, espaces verts, groupe scolaire et équipement d’hygiène.

-Deuxième opération : 1927-1932
Cette opération concerne uniquement des logements collectifs et individuels, entourés une fois encore d’espaces verts.

-Troisième opération : 1928-1933
591 logements (495 appartements et 96 pavillons) sont construits durant ces trois années. L’architecture de ces nouvelles constructions différe des opérations précédentes : on voit l’apparition des toits-terrasses et de façades en crépis. Au milieu de ces immeubles, est construit le square Léon-Bourgeois (achevé en 1935). Deux groupes scolaires sont également été réalisés durant cette période : l’école primaire Aristide-Briand (actuel collège Henri-Sellier) et l’école maternelle Wilson.

-Quatrième opération : 1932-1934
Outre les logements, cette opération est marquée par la construction au milieu d’un des îlots d’un centre de logements pour vieillards sous forme de béguinage belge. Ce bâtiment, aujourd’hui Résidence Locarno, est toujours utilisé comme tel.
On note aussi durant cette période la construction de l’église Notre-Dame-de-la-Paix sur un terrain offert à l’archevêché par Henri Sellier et l’OPHBMS.

-Cinquième opération : 1931-1936
Opération la plus importante, elle voit la réalisation de 981 logements collectifs, couverts de toits-terrasses ou de toits en tuiles. Deux immeubles construits à cette époque sont réservés aux indésirables, c’est-à-dire à ceux qui étaient jusque-là sans-abris. Leur aménagement, particulièrement solide, est adapté à leurs occupants considérés comme moins respectueux.

-Sixième opération : 1931-1935
Seul le bâtiment pour célibataires peut être remarqué durant cette période de construction.

-Septième opération : 1936-1948
Cette opération est interrompue par la Seconde Guerre mondiale. Elle voit la construction des derniers pavillons et de la salle des fêtes, ou centre de loisirs Albert-Thomas, actuel Théâtre Jean-Vilar.

-Huitième opération : 1948-1950
Les derniers terrains libres étaient initialement consacrés aux pavillons, ils sont finalement occupés par 535 logements en immeubles collectifs de quatre étages.

-Dixième opération : 1956-1958
Cette opération concerne la construction de trois barres d’immeubles financées au titre des dommages de guerre pour remplacer les immeubles détruits par le bombardement de 1942. Cet ensemble prend place autour du Square de la Concorde.

Certains équipements ont été réalisés hors opérations : un agrandissement de l’école Wilson ainsi que le foyer des jeunes travailleurs, actuel Centre du logement des jeunes travailleurs, étudiants et stagiaires (CLJT) Emilienne-Moreau.