Pierre Tal Coat

Catalogue raisonné des estampes

Françoise Simecek & Rainer Michael Mason

Catalogue des estampes > Expositions virtuelles

L’aquatinte

L'aquatinte est une eau-forte car les creux sont obtenus par l'action de l'acide et non à l'aide d'un outil.

 

Il existe deux grandes approches de la gravure à l’aquatinte : 

l’une se pratique en déposant sur la plaque un dessin au moyen d’un lavis fait d’un sirop de sucre et d’encre de Chine (le noir de l’encre n’étant là que pour rendre le dessin visible). La plaque est ensuite recouverte de vernis puis lavée à l’eau chaude. Le sucre en gonflant fait sauter le vernis découvrant toutes les subtilités du dessin.

 

Gravure de la planche

 

La plaque destinée à l'aquatinte reçoit une fine couche de poussière de résine : le grain. Cette couche de résine peut être uniformément répandue en plaçant la plaque dans une boîte (la boîte à grain) dans laquelle on a préalablement soulevé une masse de cette poussière. Les grains tombent lentement et forment un réseau. On peut obtenir une répartition hasardeuse en saupoudrant la plaque avec une salière remplie de résine en poudre. La décision appartient à l'artiste car c’est la configuration de ce grainage - de cette trame -  qui détermine le caractère de l'image.

Le grain posé, on procède à sa fixation sur la plaque en la chauffant. La plaque alors se trouve grainée, c'est-à-dire protégée contre la morsure de l'acide en chaque point où un grain de résine est fixé au métal. L'acide va donc mordre autour de chaque point. La morsure se fait généralement en plongeant la plaque dans un bain d’acide. 

L'artiste peut également déposer l'acide librement au pinceau sur une plaque préalablement grainée (ou grenée) qui propose une trame aléatoire déposée par la résine (colophane).

 

L’aquatinte est la technique la plus adéquate pour la gravure en couleur. Le travail peut se faire par la méthode des plaques superposées (bi-, tri-, ou multi-chromie), mais c'est dans les encrages à la poupée que l'aquatinte prend tout son sens.