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Pierre Tal Coat (1905-1985), « front de bois » en breton, fut souvent appelé le peintre des peintres. Admiré et aimé par les plus importants créateurs du XXe  siècle, il prend aujourd’hui sa juste place dans l’histoire de l’art, celle d’un artiste engagé de tout son être dans l’aventure picturale. Habité par une intuition singulière de l’espace, Tal Coat préféra toujours les réponses de la nature aux catégories des Écoles et l’énergie bienfaisante des sources à la conquête de la notoriété. Elle vint pourtant, sans qu’il la recherche.

 


Tal Coat, La Liberté farouche de peindre, Rétrospective 1925-1985, Musée Granet, Aix-en-Provence, co-édition Somogy, 2017

 

Le catalogue de l'exposition Pierre Tal Coat, La liberté farouche de peindre témoigne à la fois de l’énergie toujours neuve d’un des plus grands artistes du XXe siècle et de la reconnaissance internationale qu’il reçoit aujourd’hui : expositions, colloques, conférences, publications, jusqu’à la magnifique rétrospective du musée Granet à Aix-en-Provence, dont cet ouvrage constitue le catalogue monographique.

Riche de près de deux cents reproductions et documents, souvent inédits, de textes de l’artiste lui-même, il rassemble des contributions de fins connaisseurs de son œuvre, venus d’horizons très divers et réunis par Jean-Pascal Léger. Daniel Dobbels, Bruno Ely, Josef Nadj, Alain Paire, Georges Salles, Anne de Staël et Jean-Pascal Léger éclairent chacun le travail de Tal Coat de la connaissance intime qu’ils peuvent en avoir, de leur réflexion mais aussi de l’amitié qu’ils lui portaient.

Auteur(s) : Sous la direction de Bruno Ely, conservateur en chef, directeur du musée Granet et Jean-Pascal Léger, écrivain, spécialiste de Tal Coat

Date de parution : 15/11/2017

Exposition : Exposition présentée au musée Granet, Aix-en-Provence, du 18 novembre 2017 au 11 mars 2018

 

 Jean-Pascal Léger, Tal Coat, Pierre et front de bois. Monographie, Editions Somogy, 2017

 

 Admiré par les plus grands artistes du vingtième siècle, ses amis, Calder, Chillida,Giacometti, Miro, Staël…, Pierre Tal Coat (1905-1985) incarne la liberté farouche de peindre. Aux proclamations des Écoles, Tal Coat (« Front de bois » en breton) préférait selon ses propres mots « aller dans le regard du monde » et « mener une vie d’homme sauvage ». Tout son effort fut de restituer, par l’espace et par la matière vivante de ses tableaux, l’accord profond de la peinture et de la nature.

Jean-Pascal Léger a connu le peintre en 1977, peu après sa rétrospective au Grand Palais, à Paris. Dès lors, il a souvent partagé avec lui des journées à son atelier, aux confins de l’Ile-de-France et de la Normandie, et conçu de très nombreuses expositions de son œuvre. Cet ouvrage propose plus de cent cinquante illustrations, pour une large part inédites.
« Ce livre est un livre de témoin. Concentré sur la pensée du grand atelier, j’ai fait mes choix comme pour un accrochage, je vais à la rencontre des tableaux comme on va retrouver des personnes. Mais surtout j’ai adopté la méthode de Tal Coat. Certains tableaux ont pris l’initiative. J’ai voulu suivre leur rythme, accompagner leurs développements, repérer les liens, les Failles et les Passages qui font la cohérence des périodes que, pour l’instant, je connais simplement le mieux… Il faut beaucoup de temps et beaucoup d’espaces pour qu’apparaisse l’œuvre de Tal Coat dans sa juste lumière. » J.-P. L.

 

Florian Rodari, Biographie commentée par les textes, Editions du Domaine de Kerguéhennec, 2017

 

Une biographie de ce type ne va pas sans emprunts, questions, vérifications. L’auteur tient donc à exprimer sa dette à ceux qui, les premiers, ont réuni et publié des informations sur Pierre Tal Coat. Blaise Gautier, Christian du Manoir et Rainer Michael Mason d'abord, dans le catalogue de l'exposition du Grand Palais (Paris, 1976), puis Jean Leymarie dans son ouvrage Tal Coat, paru aux éditions Skira (Genève, 1992), enfin, Alain Paire qui a accompli une enquête intelligente et détaillée d'une grande utilité sur les années aixoises du peintre (catalogue Pierre Tal Coat, Les années Provence, Aix-en-Provence, 1996). Une pensée particulière pour tous ceux qui, témoins directs ou indirects de l'existence du peintre ont bien voulu l’accompagner dans ses recherches, notamment, car on ne peut les citer tous : Mesdames Michèle Aittouarès, Pierrette Demolon Tal Coat, Broncia Lewandowska Tal Coat, Françoise Simecek ; Messieurs Jacques Benador, Henri Bénézit, André du Bouchet, Michel Dieuzaide, Claude Duthuit, Jean-Pascal Léger, Henri Maldiney, Raoul-Jean Moulin, Edmond Quinche, Pietro Sarto, Pierre Schneider.

Cette biographie a paru une première fois en 1997 dans le catalogue de l’exposition Tal Coat devant l’image, édité par les Musées d’art et d’histoire de Genève sous la direction de Claire Stoullig, assistée de Cécile Roulet-Cugni, à l’occasion de la présentation de l’exposition au Musée Rath (Genève), au Musée Unterlinden (Colmar), au Musée Picasso (Antibes) et au Kunstmuseum (Winterthur), du printemps 1997 au printemps 1998. 

 

Stéphane Carrayrou, Ce lointain proche. A la rencontre de Pierre Tal Coat, Editions du Domaine de Kerguéhennec, 2017

 

Historien et critique d’art, commissaire d’expositions, Stéphane Carrayrou est le premier écrivain à être invité en résidence au Domaine de Kerguéhennec. Durant l’été, il a passé un mois en totale immersion sur le site, partageant son temps entre marche et écriture. Il reviendra à l’automne afin d’avancer dans son projet de livre. Au seuil du 30e anniversaire de la création du parc de sculptures du Domaine – qui sera célébré durant l’été 2016 -, Stéphane Carrayrou s’est donné pour mission de revisiter l’histoire de ce lieu de patrimoine dévolu à la création contemporaine, une aventure qu’il a suivie en observateur impliqué. Relisant la mémoire du lieu sur la base d’un patient arpentage du territoire et plongeant dans l’œuvre et les écrits du peintre Pierre Tal Coat, du poète André Du Bouchet et du philosophe Henri Maldiney, il s'agira de penser le projet porté à Kerguéhennec par le Département du Morbihan pour y établir un lieu dédié à Tal Coat dans sa relation au paysage.

 

André du Bouchet, La peinture n’a jamais existé, Écrits sur l’art, édition établie par Thomas Augais, Le Bruit du temps, septembre 2017

 

Ce livre vient compléter le rassemblement d'écrits dispersés du poète entrepris au Bruit du temps par Clément Layet : il présente d'une part les écrits sur l'art publiés du vivant de l'auteur mais non repris dans ses livres ; de l'autre, des textes dont la publication n'a pas abouti ou n'a pas été envisagée par André du Bouchet. Il donne une part importante à ses premiers écrits "américains", au temps des rencontres avec André Masson et avec les historiens de l'art Pierre Schneider et Georges Duthuit. Les textes sur Géricault, Delacroix, Jongkind ou Vuillard viennent battre en brèche l'idée selon laquelle le poète n'aurait écrit que sur des peintres vivants. Quant aux contemporains, ce livre permet de se faire une idée plus complète des nombreux artistes dont André du Bouchet a suivi - soit ponctuellement, soit dans la durée - le travail. Tal Coat et Giacometti bien sûr, mais aussi Joan Miró, André Masson, Jean Hélion, Jean-Paul Riopelle, Miklos Bokor, Geneviève Asse, Jack Ottaviano, Nicolas de Staël.

 

 

A paraître : Correspondance croisée d’André du Bouchet, Henri Maldiney et Pierre Tal Coat. Une édition établie et présentée par Jean-Pascal Léger, Editions L’Atelier contemporain, 2018

 

C’est tout de même quelque chose que cette rencontre de trois expériences éprises avant tout de la Réalité. 

Henri Maldiney

 

La rencontre est une source vive pour certaines des plus belles aventures de notre histoire de l’art : ainsi Mallarmé et Manet ou Mallarmé et Redon..., Braque et Reverdy...
Ainsi l’amitié qui unit en une sorte de Triade un peintre, Pierre Tal Coat (1905-1985), un philosophe, Henri Maldiney (1912-2013) et un poète, André du Bouchet (1924-2001).
Commencée à l’été 1948, à Aix-en-Provence où Tal Coat habitait dans les parages de la Montagne Sainte-Victoire, cette relation féconde se poursuivit jusqu’à la disparition du peintre et, bien au-delà, André du Bouchet et Henri Maldiney cherchèrent la vérité de cette peinture jusqu’à leur propre disparition.
La Triade ne désigne ni un groupe ni une Ecole mais des interlocuteurs doués chacun d’une indépendance impérieuse. Leur amitié donna lieu à des préfaces, à des articles, à des livres, à des dessins et à des gravures pour ces livres : ceux qu’André du Bouchet et Pierre Tal Coat réalisèrent ensemble comptent parmi les chefs d’œuvre du livre illustré. De la mise en page à l’accrochage le pas fut souvent franchi vers de grandes expositions.


La Triade ne représente pas un abri, plutôt « une clairière en formation ». Chacun éprouva dans le voisinage de l’autre une chance pour sa pensée et pour sa création. Ainsi le philosophe qui pratiquait l’alpinisme prêtait-il autant d’attention aux failles de l’homme qu’aux fêlures de la roche, il avait reconnu très tôt que la secousse, la déchirure animaient profondément les fulgurances de la poésie d’André du Bouchet et que le peintre des Failles visait toujours, comme lui, l’arête la plus aiguë.
Leur correspondance atteste les liens, les rebonds des rencontres inattendues donc sans cesse un nouveau travail qui se confond avec les ruptures ou les permanences de la vie. La continuité amicale apporte un soutien, souvent matériel, elle s’exerce aussi dans la marche sur les sentiers de campagne et de montagne, elle nous offre déjà les premiers états, les premiers éclats de textes habités, éclairés, traversés, « espacés » par la présence de Tal Coat.