LE CORDIER
Un peu d’histoire
Dès le XIIIe siècle, la corporation possède des statuts mais il faut attendre le XVe siècle pour que le terme de « faiseur de cordes » soit remplacé par « cordier ». Le plus souvent, les cordiers se rencontrent dans les régions productrices de chanvre ou de lin et dans les régions maritimes, grandes utilisatrices de cordages à bateaux. Au XIXe siècle, la fabrication des cordes et cordages se mécanise et on voit apparaître des manufactures installées le long des cours d'eau. Par exemple, en Haute-Normandie, la corderie Vallois à Notre-Dame-de-Bondeville, spécialisée dans les cordelettes de coton destinées à l'entraînement des anciennes machines textiles de filature, fait fonctionner ses machines de 1880 à 1978.
Un peu de technique
Trois étapes sont nécessaires à la confection d’une corde :
- le peignage : l’ouvrier peigne les fibres de chanvre au moyen d’un séran (sorte de peigne en bois à plusieurs rangées de dents métalliques) ;
- le filage : cette opération consiste à préparer les fils de caret qui sont par la suite tordus ensemble pour former les cordes. Le cordier accroche des fibres au crochet d’un rouet à molettes. Tandis qu’un tourneur actionne le rouet, le cordier recule au fur et à mesure et enroule les fibres en les déposant de façon régulière sur des chevalets ;
- le câblage : le cordier enroule plusieurs fils entre eux afin de former un toron. Plusieurs torons forment alors une corde. Selon sa destination, elle peut être imperméabilisée avec de la graisse animale.
Et aujourd'hui ?
Il existe encore quelques fabricants de cordes et ficelles sur le territoire de la Haute-Normandie. Si la conception a évolué et utilise désormais des moyens plus modernes, l'usage des cordes reste toujours très important dans le domaine professionnel.