LE TANNEUR

© Diderot Denis, Le Rond d'Alembert Jean (sous la direction de), Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des Sciences, des Arts et des Métiers, Éditions Henri Veyrier, 1965.© Parc naturel régional des Boucles de la Seine Normande
 
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© Diderot Denis, Le Rond d'Alembert Jean (sous la direction de), Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des Sciences, des Arts et des Métiers, Éditions Henri Veyrier, 1965. ; © Parc naturel régional des Boucles de la Seine Normande

Un peu d’histoire

Dès l’époque préhistorique, l’homme a recours aux peaux de bêtes pour se vêtir, se chausser ou simplement se protéger du froid. Si la technique consiste au début simplement à écharner les peaux, elle connaît par la suite diverses améliorations. D’abord fumées au feu de bois, les peaux sont ensuite tannées, c’est-à-dire que, par divers procédés chimiques, elles passent d’un état brut à un état de cuir souple et imputrescible. Il existe entre autres le tannage aux teintures végétales (écorce de chêne notamment) qui est la technique la plus courante ou encore le tannage aux sels de chrome, procédé permettant de raccourcir les délais mais particulièrement polluant.

La plus ancienne corporation de tanneur-corroyeur recensée en France est celle de Toulouse, elle remonterait au XIIe siècle. Sur le territoire du Parc, la ville de Pont-Audemer est réputée dès le Moyen-Âge pour ses nombreuses tanneries, mégisseries et corroieries. Tandis que le tanneur travaille les peaux de bovins, de veaux et d'équidés, le mégissier travaille, quant à lui, des peaux plus délicates telles que celles des ovins et des caprins. Enfin, le corroyeur intervient après la phase de tannage pour apprêter et assouplir les peaux.

 

Un peu de technique

Le traitement des peaux se décompose comme suit :

- immersion : insertion des peaux tout juste écorchées des bêtes dans un bain tannant altéré (entre 1 et 3 jours) ;

- ébourrage : retrait des poils en plongeant les peaux dans une dissolution de chaux et d’orpiment (minéral de couleur jaune longtemps utilisé comme pigment). Le dépilage se fait ensuite au boutoir ;

- écharnage : retrait de la chair des peaux grâce à un tranchet ;

- déchaulage : élimination des résidus du lait de chaux en raclant le côté chair des peaux ;

- coudrement : mise en fosse des peaux dans un jus tannant. Cette opération est ensuite remplacée par le tonnelage (les peaux sont mises dans des cuves rotatives remplies de composés chimiques) ;

- séchage sur des perches horizontales ;

- dressage et parage des peaux : étendues à plat, les peaux sont frappées et tassées afin de régulariser leur épaisseur ;

- battage : à coup de maillet de bois ou de marteau en cuivre, les peaux sont battues afin de les rendre unies et lisses ;

- foulage : les cuirs sont enduits de suif, pliés en trois puis foulés aux pieds pour les assouplir.

 

Et aujourd'hui ?

Il n'existe plus aucune tannerie dans les départements de l'Eure et de la Seine-Maritime. La dernière tannerie de Pont-Audemer, les établissements Costil, a  fermé ses portes en 2005.

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