2012.1.1

Tobie et l’ange

toile (peinture à l'huile)

Hauteur en cm 65 Largeur en cm 81

CH Roussel (en bas à gauche)

La composition traite le moment où Tobie, venu au bord du fleuve pour se laver les pieds, obéit à l’ange Raphaël et saisit le poisson pour le tirer sur la rive. Roussel donne à l’ange une posture d’injonction tandis que Tobie est concentré dans l’accomplissement du geste qui lui permettra d’éloigner le démon Asmodée et d’épouser Sarra. Très lumineuse, la scène a quitté la vallée du Tigre pour être transposée dans le milieu dunaire berckois, familier au peintre. Associé à l’exaltation des vertus du mariage chrétien, cet épisode appartient à un registre symbolique dont aucun autre exemple n’existe dans l’œuvre de Charles Roussel. Catholique discret sans aucune aspiration au prosélytisme, Roussel n’a abordé les sujets religieux que lorsqu’ils relevaient de la pratique des pêcheurs (La prière sur les filets, la procession de Saint-Josse), participant en cela au courant naturaliste largement dominant au sein de "l’école de Berck". Il faut pourtant rappeler que l’expérience symboliste n’est pas ici totalement inconnue. Albert Besnard y a réalisé l’étonnant décor de la chapelle de l’hôpital Cazin-Perrochaud, de 1898 à 1901. Jean-Charles Cazin a également peint Tobie et l’ange, sous l’angle du voyage (Musée des Beaux Arts de Lille) et Agar et Ismael (musée de Tours) en 1880 dans des paysages à la végétation dunaire typique de la région.