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Œuvre : Précisions - Shuttle ; La Navette | Espace WebMuséo Musenor

Statut de l'oeuvre : 
N° d'inventaire : 
989.1.1

Domaine : 
Auteur(s) : 
CARO Anthony
Titre : 
Shuttle ; La Navette

Date de création ou d'exécution : 
1974
Techniques et matériaux : 
Acier rouillé et vernis

Dimensions : 
Hauteur en cm : 195
Longueur en cm : 241
Largeur en cm : 254

Mode d'acquisition : 
Date d'acquisition : 
1989
Propriété(s) : 
propriété de la commune Calais
Mots-clés musée : 
Commentaire : 
Shuttle réunit plusieurs éléments disjoints et boulonnés les uns aux autres. Les deux principaux, formés par deux grandes plaques d'acier découpées, aux contours plus ou moins francs, sont dressés verticalement et légèrement inclinés vers l'extérieur. Si ce dispositif suggère une impression de fermeture, celle-ci est toutefois contredite par le positionnement des plaques en dévers ou encore par leur espacement qui souligne un vide, constitue un passage, une ouverture. De plus, la disposition générale de Shuttle nous oblige, pour la découvrir, non à nous planter face à elle, mais, comme pour la majorité des œuvres d'Anthony Caro, à nous mouvoir autour afin d'éviter sa trop évidente frontalité mais aussi pour discerner les subtilités de sa logique interne, ou encore apprécier comment la simplicité de ses plans appelle ou évite la lumière.
Le long des surfaces des deux plaques principales se détachent cinq lames oblongues disposées en hauteur ou en biais qui tels des tenants, étayent et structurent l'ensemble. Le jeu de lignes convergentes ou divergentes qu'elles induisent, suscite des tensions dans l'espace. Moins dépouillée, plus fluide et flexible, le fragment et l'arabesque jouant un rôle plus important, moins ouverte sur l'espace, et privilégiant des équilibres entre des pleins et des vides, cette sculpture est significative de celles qu'Anthony Caro réalise à partir de 1971 lorsqu'il abandonne ses assemblages structurés et monochromes au profit d'un travail plus libre qui révèle une densité et un lyrisme nouveau. De plus, renonçant à recouvrir son œuvre d'une neutralisante peinture, il joue avec le moirage du métal et les effets grumeleux obtenus par son oxydation à chaud. Plusieurs raisons peuvent expliquer ces modifications.
Tout d'abord le changement de motivation de nombreux artistes modernistes au début des années soixante-dix mais aussi la modification de leur processus et de leurs conditions de travail. Par choix, mais aussi faute de place dans son atelier, Anthony Caro n'avait jusque-là pu entreprendre qu'une sculpture de grandes dimensions à la fois, alors que dorénavant collaborant avec des industriels, disposant d'ateliers plus grands, aidé d'assistants, il peut mettre en chantier et travailler sur plusieurs simultanément. D'ailleurs il réalise à partir de 1971 plusieurs séries constituées de sculptures de grandes dimensions, parfois monumentales.
Tout d'abord la Veduggio séries, dans l'aciérie Rigamonte à Veduggio en Italie, puis dans son atelier londonien où il travaille l'acier laminé qu'il se procure auprès de l'aciérie Consett située près de Durham dans le nord de l'Angleterre. Shuttle est une des premières pièces réalisées à Londres. Elle doit être mise en relation avec Durham Steel Fiât, 1973-1974, et Durham Purse. Dans le même esprit, il travaille en juin 1974 au Canada à la York Steel Compagnie près de Toronto. Toutes les sculptures réalisées au cours de cette période sont composées de grandes feuilles d'acier laminé pliées ou découpées avant d'être associées les unes aux autres d'une manière frontale. La plupart, massives, sombres et puissantes, vigoureusement architecturées, subtiles dans leurs détails, affirment une densité et un lyrisme nouveau dans le travail d'Anthony Caro. Parfois, à l'inverse, le sculpteur joue sur le vide seulement étayé par des lames verticales, Veduggio Sound, 1972-1973, Scheherazade, 1974, Riviera, 1971-1974.
A propos de ces séries, Caroline Smulders a justement évoqué les peintures de Robert Motherwell de la série Elégies to the Spanish Republic, faites « de formes abstraites noires et ovoïdes se détachant du blanc de la toile ».
D'autres ont noté l'influence du travail d'Helen Frankenthaler ou de Julius Olitski. Mais surtout on se révèle à l'influence des papiers découpés d'Henri Matisse sur ce travail comme une large partie de l’œuvre de Caro des années 1960-1970.
Patrick Le Nouëne, 1992, actualisée en 2008

Date de dernière modification : 
20 février 2024 16:49 Europe centrale/Paris (ECT) +01:00
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