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Œuvre : Précisions - tableau, Portrait de Marceline Desbordes | Espace WebMuséo Musenor

Statut de l'oeuvre : 
N° d'inventaire : 
95

Domaine : 
Auteur(s) : 
DESBORDES Constant Joseph (peintre)
Titre : 
Portrait de Marceline Desbordes

Dénomination : 
Lieux création, exécution : 
Date de création ou d'exécution : 
1811
Précision sur la création ou l'exécution : 
1811 (Vers)

Techniques et matériaux : 
peinture à l'huile sur toile

Dimensions : 
Hauteur en cm. : 81
Largeur en cm. : 65
Hauteur avec cadre en cm. : 94
Largeur avec cadre en cm. : 77,5
Profondeur avec cadre en cm. : 5,5

Description : 
Marceline Desbordes-Valmore est représentée de face en buste, assise et accoudée à une table recouverte d'un châle en cachemire. Ses yeux sont levés vers le ciel. Une légère robe blanche dévoile sa poitrine et ses bras, qui encadrent son visage. Devant elle est ouvert un livre portant la mention "Oeuvres de Fénelon". Fond neutre.
Pour reprendre le mot de Philippe Bruneau, le sujet de ce tableau, très proche dans sa composition d’un Autoportrait de Girodet (Dijon, musée Magnin) est à la fois "une pause et une pose" :
-une pause car la jeune femme est visiblement en train de marquer un arrêt dans la lecture des "Oeuvres" de Fénelon qui l'occupait jusque-là : le livre est ouvert, elle vient de terminer un chapitre et s'apprête à en commencer un autre. Cette sensation de méditation intense et légèrement douloureuse est également induite par l'effet de comparaison : si la jeune femme a suspendu temporairement sa lecture, c'est qu'elle a pris conscience de la portée et de la qualité de l'oeuvre de Fénelon. A l'époque en effet, les oeuvres de ce dernier sont très lues, en particulier "Les aventures de Télémaque" (1699), roman éducatif destiné au jeune public. Or Marceline portera, tout au long de sa carrière, une attention constante aux publics pour lesquels elle écrit, en particulier aux enfants. Dans ce contexte, la lecture de Fénelon pour lequel elle professait par ailleurs un véritable culte est pour elle une source de renseignement et de méditation sur l'activité créatrice : « Dis à Eugénie que j'ai été bien charmée de l'écriture de Camille [la fille d'Eugénie, soeur de Marceline]. Qu'elle lui fasse faire pour son orthographe ce que j'ai fait moi-même, c'est-à-dire, copier beaucoup, copier des livres imprimés. Cette méthode est excellente quand on ne peut avoir de maître, et cela vaut, d'ailleurs, presqu'autant. Qu'elle choisisse deux livres pour cet usage : Télémaque, de Fénelon, dont le style est si pur, si persuasif et si clair qu'il rendrait bon un méchant ; et les fables de La Fontaine qui renferment ce que la poésie a de plus délicieux, et qui sont d'un genre si naïf et si gai qu'on voudrait avoir l'humeur moulée dessus. (...) Recommande bien à Eugénie de ne lui [Camille] laisser lire aucun roman. Je veux que cette aimable enfant soit gaie. » (extrait d'une lettre à son frère Félix, BM Douai)

-une pose, car sa posture, la tête dans les mains, est directement inspirée d’autoportraits célèbres tels ceux de Girodet, Géricault, Füssli ou Friedrich. Cette posture est typique d'une conception romantique de la représentation de l'artiste, qui se livre à une introspection et à une réflexion critique de sa création. Ses yeux levés au ciel représentent en outre un hommage à la Sainte Cécile de Raphaël (Bologne, Pinacothèque nationale). Cette référence n'est pas anodine : Constant Desbordes le tenait en effet pour le plus grand peintre de tous les temps, comme on le voit dans "L'Atelier d'un peintre" (1833). M. Léonard dit en effet d'Ondine, sa nièce : « Je crois que Raphaël en eût fait une petite sainte Cécile, peut-être même une vierge jardinière. » . Dans ce dernier ouvrage, d’ailleurs, M. Léonard, avatar littéraire de Constant Desbordes, est un jour surpris par Napoléon lui-même alors qu'il copie la Sainte Cécile de Raphaël (qui se trouvait alors au Louvre). Constant Desbordes a-t-il réellement copié ce tableau, vendu par la suite au roi d'Espagne Ferdinand VII, comme le dit le roman ? Il n'en demeure pas moins que ce tableau une citation des modèles à imiter et comprendre pour devenir artiste, modèles qui sont quasiment nommément cités dans cette oeuvre, Fénelon et Raphaël.
Cette oeuvre est enfin l'un des portraits les plus connus de la poétesse. Il a été vraisemblablement été exposé au Salon parisien, sans que l’on sache exactement en quelle année. Il n’en constitue pas moins l'une des sources de la représentation de Marceline, notamment pour les artistes désireux de se procurer une image de la jeune femme sans se déplacer directement pour en faire le portrait.

Mode d'acquisition : 
Date d'acquisition : 
1859
Ancienne(s) appartenance(s) : 
Collection privée, VALMORE Prosper, 1859, Francis Ambrière, biographe de Marceline Desbordes-Valmore, évoque dans le tome I du "Siècle des Valmore" ce portrait, qui aurait été un temps en possession d'Henri de Latouche, ex-amant de Marceline, avant que le mari de cette dernière ne le récupère.

Bibliographie : 
CAT. 1869, suppl. 1878, musée de Douai
n°95 p 53
CAT. 1937, musée de Douai
n°390 p 77
CAT. EXP., Marceline Desbordes-Valmore, BnF, 1959
n°210 P 50
CAT. EXP., Marceline Desb.-Valmore, Douai, 1959
N°90 P 37
CAT. EXP., Peinture française 1770-1830, 1975-1976
p.168, n°96.
CAT. EXP., Marceline Desb.-Valm. et Douai, 1986
N°42 P 8
CAT. EXP., La Guadeloupe secrète (...), 2003
P 31
CAT. EXP., Marceline Desb.-Valm., une (...), 2009
n°28, p 38, 39 et 67

Date de dernière modification : 
8 décembre 2023 16:11 Europe centrale/Paris (ECT) +01:00
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