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Œuvre : Précisions - panneau double face
partie d'un ensemble de peintures
panneau latéral droit, L'annonciation (face), Jésus chez Pilate (revers) | Espace WebMuséo Musenor

Revers du volet gauche : la Vierge de l'Annonciation ; © RMN-Grand Palais / René-Gabriel Ojéda
Volet gauche : le Christ devant Pilate ; © RMN-Grand Palais / René-Gabriel Ojéda
Statut de l'oeuvre : 
N° d'inventaire : 
P 1553

Domaine : 
Auteur(s) : 
ANONYME FRANCAIS
Titre : 
L'annonciation (face), Jésus chez Pilate (revers)

Lieux création, exécution : 
Date de création ou d'exécution : 
15e siècle
Techniques et matériaux : 
Peinture à l'huile sur bois

Dimensions : 
H. cm : 76,5
L. cm : 37

Description : 
L’Annonciation dans un intérieur : la Vierge (volet gauche recto), Gabriel (volet droit recto) ; le Christ aux limbes avec les figures d’Adam et Eve (volet gauche verso), Jésus devant Pilate (volet droit verso)

Mode d'acquisition : 
Date d'acquisition : 
02/12/1927
Propriété(s) : 
propriété de la commune Lille
Ancienne(s) appartenance(s) : 
BERNARD -OZENFANT Mme, Don en 1927

Mots-clés musée : 
Commentaire : 
La fiche technique du musée donne le XVIe siècle comme date d’exécution erronée. Il ne subsiste que les deux volets de ce triptyque lillois - le centre, sculpté ou peint, ayant disparu. L’art rude et dépouillé du peintre procède directement de deux artistes travaillant dans le même milieu et dont les oeuvres sont conservées au Metropolitan Museum of Art de New York. Le premier a exécuté le Retable dit de 1451, d’après la date inscrite sur le revers (The Friedman Collection, Inv. 32.100, 110-111) et dont la commande est peut-être due à l’épouse du duc de Bourgogne Philippe le Bon, Isabelle de Portugal. Il n’en subsiste là aussi que les deux volets. Ouverts, ces derniers présentent, à gauche, le Crucifiement de saint Pierre avec le donateur, à droite, des Scènes de la légende de saint Antoine et la donatrice. Sur leurs revers sont peints en couleurs, l’archange et la Vierge de l’Annonciation, sous une double loggia bordée d’un muret, surmonté d’une colonnette venant soutenir un plafond lambrissé. Le second peintre est l’auteur d’un petit triptyque dont on ne conserve, là aussi, que les deux volets (Inv. 32.100, 106-107). Ils représentent sur les faces internes, à gauche, la Crucifixion entre Marie et saint Jean, inspirée de Van der Weyden, à droite, la Résurrection ; sur les revers sont peints saint François et un saint évêque non identifiable. Les épais drapés rigides, « comme entaillés dans le bois » pour reprendre l’expression de Ch. Sterling, aux plis parallèles, anguleusement cassés, et aux replis creusés d’ombres profondes, l’amoncellement des draperies sur les bras du Christ devant Pilate, ce sont les draperies dont sont couvertes les figures des deux retables new-yorkais ; on reconnaît ainsi dans le vêtement rouge du spectateur barbu du Christ devant Pilate les mêmes plis parallèles, quoique simplifiés, que ceux de la bure de saint Pierre crucifié ou de Saint François. Les comparaisons sont à cet égard décisives : même géométrisation vigoureuse des draperies, nimbes identiques dorés et cerclés de noir, canon fin et allongé des personnages, forme similaire des pieds cambrés sur la plupart des figures des trois retables. Ainsi la jambe et le pied droit d’Adam du Christ aux limbes semble un calque de ceux du Christ ressuscité du petit retable ; les mains fines à la paume gonflée, aux longs doigts marqués par des articulations à la légère saillie rehaussée de blanc, à l’auriculaire écarté et au pouce relevé, sont identiques sur tous les panneaux. Deux points de comparaison emportent l’ensemble : d’abord la tête du second spectateur âgé, portant un bonnet rouge, du Christ devant Pilate est celle du conseiller de l’empereur dans le Crucifixion de Pierre et surtout le traitement identique de la scène de l’Annonciation dans le retable de Lille et celui de 1451. Les deux scènes sont en couleur au lieu de la grisaille traditionnelle et on note la présence du même pichet italien en majolique, au pied godroné, à l’anse plate et sur sa panse l’inscription « E.A.D.F(?) » - probablement les premières initiales de « Ecce Ancilla Domini Fiat Michi Secundum Verbum Tuum ». Les deux Vierges de Lille et New York représentent la même figure inversée qui trahit le modèle d’atelier - la seule liberté prise par les peintres étant dans la disposition du manteau blanc. Il faut noter aussi la manière de déployer le phylactère et d’y inscrire les paroles de l’archange et de la Vierge d’une écriture similaire, avec l’initiale du premier mot en rouge. Le maître du Retable de Lille montre également une certaine parenté avec un artiste dont le nom français évoque le nord de la France ou la Flandre wallonne, Nicolas Froment. Les panneaux lillois partagent avec son Retable de la Résurrection de Lazare, exécuté en Flandre en 1461 (Florence, Musée des Offices), un même entassement des personnages, une laideur certaine des visages masculins au nez proéminent, le même dessin des mains longues et fines aux doigts souvent écartés et au pouce relevé - maniérisme partagé aussi avec les retables new yorkais -, la mèche de cheveux retombant en boucle au centre du front et le caractère des drapés. Actif vers 1460, le Maître du retable lillois s’inscrit donc dans le groupe des peintres dits du nord de la France dont l’activité se situe en fait dans une aire géographique comprise entre Lille, Tournai, Douai et probablement Arras. Par ailleurs, cet artiste est peut-être l’auteur d’un Lavement des pieds et la Cène, peints sur bois (Anvers, Koninklijk Museum voor Schone Kunsten) et une version du Christ devant Pilate du musée de Lille, de dimensions presque similaires, probablement sortie de son atelier était conservée en 1981 dans une collection particulière belge (Bruxelles, Palais des Beaux-Arts, vente de la collection Fernand Stuyck, 7-8 décembre 1960, n° 2). Marc Gil

Bibliographie : 
Brejon de Lavergnée A. et De Wambrechies A., 2001
Musée des Beaux Arts de Lille - Catalogue Sommaire Illustré des Peintures - II - Ecole Française - p.207 - repr.
Gil M., 1999
"Du Maître de Mansel au Maître de Rambures, le milieu des peintres et des enlumineurs de Picardie", ca. 1440-1480, thèse de doctorat sous la direction d'Anne Prache, Université de Paris IV-Sorbonne, 1999, pages 199-203
Gil M., 2001
Catalogue d'exposition Lille 2001
Gil M., Nys L., 2004
"Saint-Omer gothique. Les arts figuratifs à Saint-Omer à la fin du Moyen Age, 1250-1550, peinture-vitrail-sculpture-arts du livre" Valenciennes, 2004, page 259 et n.179 page 282
Heck C., 2005, vol. II
"Collection du Nord-Pas-de-Calais, La peinture de Flandre et de France du Nord au XV° et au début du XVI° siècle", vol. II, par Christian Heck, 2005, notice n°55 pages 401 à 404, repr. page 400
Martens D., 2007
" En marge de deux récents catalogues : peintures flamandes en quête d'auteur au palais des beaux-arts de Lille " Annales de la société royale d'archéologie de Bruxelles, tome soixante huit, Bruxelles, 2007, pages 113 à 167, repr. n. b. page 142-143, fig 1 et 2.

Date de dernière modification : 
20 février 2024 17:40 Europe centrale/Paris (ECT) +01:00
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