L’aquarelle
L’aquarelle est un mélange de pigments colorés et de gomme transparente, généralement de la gomme arabique, fruit d’un exsudat de sève d’acacia. Utilisant l’eau comme medium, elle doit sa luminosité à la transparence de ses couleurs. Propice aux rendus atmosphériques, elle offre à Dürer, à la fin du quinzième siècle, une série de paysages alpins où alternent des plans traités avec une extrême minutie en contraste avec des parties très librement esquissées où apparaissent des réserves de papier blanc, très lumineuses. On retrouve l’emploi de l’aquarelle en Angleterre au dix-huitième siècle chez Turner, Constable et Bonington dont les paysages marquent les artistes romantiques français. Technique autorisant un certain lyrisme par les tâches, les superpositions et les transparences qu’elle autorise, l’aquarelle sert aussi bien la verve de Delacroix que la recherche sur les vibrations de la lumière de Cézanne et les expérimentations abstraites de Kandinsky. L’aquarelle est également un medium de prédilection pour les planches d’études scientifiques, botaniques et anatomiques. Posée sur un papier vélin lisse et satiné, elle permet, à partir du seizième siècle, des représentations minutieuses marquées par le souci de rendre le réel dans ses moindres détails. A la croisée du dessin, de l’enluminure et du modèle repris en gravure, ces aquarelles obéissent à un triple but : scientifique, encyclopédique et esthétique.
Alexandre Holin pour l'ACMNPDC
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