007.10.01

H. 27,5 ; l. 40

Cette photographie fait partie d'un reportage de Christian Malon qui aborde le thème de la « tuée du cochon » au sein d’une petite exploitation agricole familiale en Normandie. Cet évènement était très important dans la France rurale jusque dans les années 60. C’était l’occasion d’une grande fête familiale voire villageoise. Le cochon revêtait une grande importance car il fournissait assez de viande pour plusieurs mois et faisait donc l’objet de toutes les attentions. Le rituel du sacrifice était très précis, où chacun devait tenir son rôle. Dans la tradition, les hommes s’occupaient de la pendaison et de la saignée du cochon, et les femmes de la découpe, du salage et de la préparation des viandes. Le cochon était saigné, pendu par les pieds, brûlé pour enlever les soies, nettoyé puis vidé. L’ensemble photographique présente les différentes phases de ce rituel : pendaison, saignée, brûlage, nettoyage, vidage. Ces prises de vue, effectuées en 2002, sont le témoignage d’une survivance d’un acte fort et solennel. La tuerie du cochon permet de souder les liens familiaux, où les enfants reviennent au pays pour cet évènement attendu (voir le texte écrit par C. Malon, en annexe). Aujourd’hui, dans de nombreuses villes et fêtes (Besse, Bourg-en-Bresse, Chantelle,…), on organise la « Saint Cochon », où la mise à mort de l’animal n’est plus publique, mais qui est l’occasion de grandes manifestations autour des produits porcins. Au contraire des « tuées » familiales, où l’animal était respecté, ces manifestations détournent et ridiculisent souvent l’animal. Ces fêtes posent aussi par leurs opposants (sociétés protectrices des animaux, organisation anti-spéciste, …), la question des relations entre l’homme et l’animal, entre la tradition et la modernité. Christian Malon est un photographe spécialiste du monde rural. Partagé entre l’Auvergne et la Normandie par ses origines rurales et agricoles, le photographe aime à saisir les gestes de la vie quotidienne de ce monde paysan en voie de disparition.