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Expositions virtuelles des Musées de la Région Centre

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L'eau personnifiée

La personnification est une formule couramment utilisée depuis l’antiquité. Elle consiste à attribuer des propriétés humaines à un animal ou un corps inanimé. Les éléments de la nature sont les premiers à avoir été personnifiés. Dans les représentations mythologiques gréco-romaines, l’océan, les fleuves ou les fontaines, lorsqu’ils évoquent la vie, la richesse ou le flot puissant sont dotés d’un corps humain. L’image allégorique la plus fréquente de la mer ou de l’océan est celle du Dieu Neptune-Poseïdon figuré barbu, nu, tenant son trident.

L’âge d’or de la personnification s’étend du XVIe au XVIIIe siècle. Suite à la traduction de l’ « Dictionnaire iconologique » de Cesare Ripa, la peinture allégorique devient le genre le plus élevé. Elle est réservée aux grands décors des palais et demeures princières. « Allégorie d’un fleuve », tableau exécuté par Pierre Caumette pour château de Saint-Germain-Beaupré, dans Creuse, reprend la tradition antique dans la représentation du fleuve, mais, cette fois-ci, sous les traits d’une figure féminine. Nonchalamment assise, son bras gauche s’appuie sur une urne renversée d’où s’écoule l’eau qui s’empresse de regagner le fleuve.

Au XIXe siècle, les personnifications demeurent. Avec « La Source » du sculpteur Laure Coutan-Montorgueil, la l’allégorie devient plus sensuelle et plus réaliste. Comme le célèbre tableau de Gustave Courbet conservé au musée d’Orsay, reprenant le même intitulé, cette représentation fait fi de l'académisme allégorique habituellement réservé au sujet. La jeune femme étant dépourvue d’attribut, le thème devient alors un prétexte pour représenter le corps féminin dénudé.

La Source (1895.5.1 ; 843 (Inventaire B); 837 (Inventaire E))
La Source (1895.5.1 ; 843 (Inventaire B); 837 (Inventaire E)) | La Source (1895.5.1 ; 843 (Inventaire B); 837 (Inventaire E))