Faute d’accessibilité, la consommation domestique d’eau est restée réduite pendant longtemps. Se rendre à la rivière, au puits ou à la fontaine constituait alors une tâche quotidienne. La mise au point des premières canalisations dans l’Antiquité, avec l’apparition du phénomène urbain, a peu modifié cette situation : du Moyen Age au XIXe siècle, les porteurs d’eau furent en effet le principal moyen de distribution dans les villes et dans les campagnes et la corvée du seau perdura jusqu’au début du XXe siècle. L’eau potable à domicile reste une invention récente, loin d’être répandue dans le monde entier.

Avec la création du premier aqueduc en 312 avant J.-C., l’Aqua Appia, la ville de Rome offre un modèle précoce de gestion urbaine de l’eau. La distribution d’eau s’effectuait alors au moyen de fontaines publiques. On doit aussi aux Romains la mise au point du drainage et de la réception des eaux usées grâce au grand collecteur dit Cloaca Maxima.

Au Moyen Age, certains établissements religieux perpétueront ces techniques antiques d’adduction et d’évacuation. A Paris, les siècles suivants seront marqués par l’apparition de la pompe hydraulique à la Samaritaine, sous le règne d’Henri IV, et l’expérience avortée d’un service de distribution de l’eau à domicile, sous le règne de Louis XVI. Au milieu du XIXe siècle, le préfet Haussmann et l’ingénieur Belgrand modernisent le système parisien de distribution et d’assainissement de l’eau en ayant recours au captage lointain d’eaux souterraines et en développant les réseaux d’égouts. A la même époque naissent les premières sociétés de distribution de l’eau.

Jusqu’à une époque relativement récente, les eaux usées étaient rejetées dans la nature. Depuis 2006 cependant, les communes comptant plus de 2000 habitants doivent être raccordées à une station d’épuration.