Avant l’invention du savon, attribuée aux Gaulois, l’eau représentait la première forme de nettoyage connue. L’apparition des premiers détergents remonte quant à elle au début du XXe siècle.

Devenue de nos jours un acte technique individuel, la lessive demeura longtemps un effort collectif ritualisé, essentiellement féminin. A trois ou quatre reprises dans l’année, le linge était mis à tremper dans de grands baquets d’eau tiède. Après savonnage, il était battu et brossé énergiquement au lavoir ou dans de grandes cuves. Pour ce faire, les lavandières, agenouillées sur un cabasson, petite caisse de bois garnie de paille, utilisaient un battoir en bois et frappaient chaque pièce sur une grosse pierre. Placé dans une cuve chauffée, le linge était de nouveau humidifié dans une eau additionnée de cendre aux effets blanchissants. Après rinçage à la rivière ou au lavoir, il était finalement étendu sur l’herbe pour sécher et parfaire son blanchissage.

Malgré l’invention dès le XIXe siècle des premières machines à laver à baquet en bois et pales mélangeuses, ce rituel fut pratiqué en France jusque dans les années 1950. La décennie suivante vit apparaître les machines à laver entièrement automatiques, qui permettaient désormais de réaliser dans un appareil unique prélavage, lavage et rinçage.