A l’instar de nombreuses espèces animales, on peut supposer que les êtres humains ont toujours pris plaisir à se baigner, dans les régions au climat favorable, grâce à l’eau de pluie, de la mer salée, des lacs ou des rivières. Les rapports à l’hygiène du corps et à l’eau ont cependant beaucoup évolué au cours de l’Histoire, cette dernière étant, selon les époques, considérée comme bénéfique ou néfaste pour la santé.

Grecs et Romains prisaient particulièrement les bains publics ou thermes, et disposaient même, pour les plus fortunés d’entre eux, d’installations balnéaires privées. De nombreuses sources révèlent par ailleurs qu’au Moyen Age, l’usage de l’eau pour la toilette participait tout autant d’un besoin de propreté que du plaisir de vivre (traités de médecine, herbiers, romans, fabliaux, inventaires après décès, comptes royaux et princiers, enluminures…). L’élément aquatique était alors envisagé sous son aspect bienfaisant et purificateur. A partir du XVe siècle toutefois, les bains publics, regardés comme des lieux de plaisir propices à la prostitution, sont progressivement fermés. Parallèlement, les vertus hygiéniques de l’eau sont remises en cause et l’on privilégie désormais la toilette sèche, à base d’onguents, de crèmes, de poudres et autres pommades. Le recours à l’eau pour la toilette réapparaît finalement au XVIIIe siècle.

Les vertus sanitaires de l’eau sont dés lors exploitées via la thalassothérapie, créée à la fin du XIXe siècle par un médecin d’Arcachon, qui utilise à des fins thérapeutiques les produits physiologiques de l’eau de mer (algues, boues, sables…). D’anciens bains publics perdurent : ceux alimentés par des eaux thermales, chaudes et riches en sels minéraux, reconnues pour leurs effets positifs sur de nombreuses affections. Au tournant du XXe siècle enfin, salles de bain et douches font leur apparition en milieu urbain.