Chez Maurice Estève (1904–2001), les dessins et œuvres graphiques sont souvent désignés par un numéro. Quant aux huiles sur toile, l’artiste, par nécessité, leur donne un titre choisi guidé par la composition et l’association des couleurs. Plusieurs de ces mots à consonance poétique, parfois inventés, invitent le plus souvent à un voyage imaginaire vers des lieux éloignés dans l’espace et dans le temps. Curieux de l’espace lunaire, Estève, devant sa composition originale, a intitulé son œuvre « De la Terre à la Lune ». La juxtaposition de couleurs froides a pu évoquer pour Estève la « Terre Adélie ». Quant à « Skibet », qui signifie « bateau » en danois, il suggère la proue d’un drakkar. Estève convie le spectateur à rêver devant sa peinture abstraite haute en couleurs.