L’engouement pour la chinoiserie a préludé avec l’arrivée, à la cour de Louis XIV, d’objets en provenance de Chine. Pourtant, ce n’est réellement qu’au siècle suivant que se situe son apogée alors que se développe le goût rocaille privilégiant le pittoresque et les figures de fantaisie. Il s’agit d’opérer la distinction entre l’art chinois et la chinoiserie, véritable émanation de la culture occidentale, souvent dénuée d’un discours autre que décoratif. Les artistes utilisent les motifs chinois pour leur originalité et pour le plaisir de l’œil, mais ils s’intéressent peu au sens véritable de ces sujets qu’ils représentent avec désinvolture et sans souci d’exactitude.

Bibelots et décors chinois vont susciter de nombreuses imitations de la part des Européens. Les manufactures de Saxe se sont brillamment illustrées dans ce domaine, surtout après la découverte du kaolin en 1710 qui permettait de rivaliser avec les objets en porcelaine dure que l’on importait de Chine ou du Japon. Sont alors fabriqués de nombreux bibelots figurant des personnages burlesques appelés « magots » décorés de tons vifs.