Le tourisme est l’expression d’une mobilité à la fois humaine et sociale, fondée sur un excédent budgétaire susceptible d’être consacré au temps libre. D'abord réservé aux catégories fortunées de la société, il va toucher progressivement, dans le courant du XXe siècle, toutes les couches de la population. La législation sociale contemporaine en a fait un droit pour tout travailleur. Les lois de 1906, de 1919, puis celles de 1936, vont ainsi permettre la démocratisation du tourisme en instaurant le repos hebdomadaire, les « week-ends » et les vacances. Cette transformation coïncide avec la hausse du niveau de vie et la multiplication des loisirs.

À la faveur des possibilités octroyées par la législation, les comités d'entreprise se sont insérés dans le mouvement en cours pour organiser des voyages ou créer des maisons de vacances, voire des villages entiers, permettant à leurs effectifs, telles les chemisières de la région d’Argenton-sur-Creuse (Indre), de profiter de leur temps de congé à coût modéré. Le tourisme de masse offre alors à chacun la possibilité de se déplacer plus facilement et de collecter autant de souvenirs de voyage.