Tout au long du XIXe siècle, le dépeuplement des campagnes et la volonté politique de centralisation et d’unification linguistique activent le mécanisme de perte d’identité qui affecte les régions françaises. Pendant longtemps, les scientifiques n’ont guère porté attention aux us et coutumes populaires et les voyageurs du début du XIXe siècle constatent que les traditions vestimentaires ont reculé devant la mode parisienne.

Cependant, quelques décennies après leur disparition constatée, les costumes folkloriques suscitent un regain d’intérêt. Le dernier quart du XIXe siècle est marqué par l’organisation à Paris de trois Expositions Universelles, de première importance pour l’ethnographie en France. Pour celle de 1867 à Paris, des comités départementaux sont constitués afin d’envoyer des témoignages des costumes régionaux. Suivant les contrées, ces comités adressent des mannequins habillés ou des représentations. C’est le cas du département du Cher, qui propose des dessins réalisés par Stéphane Guitton et Narcisse Bourgeois. Les deux artistes sillonnent le département pour effectuer des relevés de costumes et de faciès. Ils représentent également les activités traditionnelles pratiquées par les habitants.

En 1884, on inaugure la Salle de France, qui, à côté de celles d’Afrique et d’Asie, présente des collections françaises au Musée du Trocadéro. De nombreux musées d’ethnographie voient alors le jour à la fin du XIXe siècle, avec pour objectif de conserver des témoignages des traditions régionales. En 1937, le Musée des arts et traditions populaires est créé à l’initiative de Georges-Henri Rivière. C’est dans ce contexte que le verrier Gabriel Loire entreprend une compilation des costumes beaucerons dans les années 1940.