Pendant les trois premiers siècles, le christianisme ne revendique officiellement aucun lieu saint, s’opposant ainsi au matérialisme des païens. A partir du IVe siècle, la tendance s’inverse, la religion chrétienne de plus en plus pratiquée affirme sa visibilité. Le déplacement géographique, souvent périlleux, devient un moyen de perfectionnement spirituel. Les motivations du pèlerin peuvent aller de la simple ferveur, d’une demande personnelle à un saint, à l’exécution d’une pénitence imposée par les autorités ecclésiastiques.

L’espace de la chrétienté se structure pour les fidèles autour de grands sanctuaires. La Palestine devient très tôt un but de voyage pour les chrétiens cultivés qui cherchent des traces de la vie des personnages de l’histoire sainte. En Occident, Rome attire de nombreux fidèles. En Gaule, le sanctuaire de Saint-Martin de Tours devient le premier lieu de pèlerinage. Le voyageur dévot aspire à voir le lieu, à se recueillir et à s’attribuer la vertu sacrée des reliques par leur contact.

Les pèlerinages offrent également leur répertoire d’images. Saint Roch, patron des pèlerins est toujours représenté avec la cape, le bâton et le chapeau à large bord ainsi que la coquille de saint Jacques. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, de nombreux témoignages montrent l’engouement que suscitent encore ces voyages pieux.