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Si le Chassepot est aux Français, c’est aux Prussiens qu’est le Dreyse. Ces deux armes à feu sont emblématiques de la guerre de 1870-1871 et sont les témoins des évolutions en matière d’armement.

Le Chassepot, adopté le 30 août 1866, sous le nom de Fusil d’infanterie modèle 1866, est la réponse française au Dreyse prussien, utilisé alors depuis 1841, et qui a fait ses preuves notamment lors des victoires prussiennes sur le Danemark et en Autriche avec la victoire de la bataille de Sadowa le 3 juillet 1866.

La particularité de ces deux types de fusils est le chargement par la culasse (et non plus par le canon). Cela a plusieurs conséquences. Tout d’abord, la cadence de tir est augmentée grâce à l’utilisation de cartouches en papier contenant à la fois la balle, la poudre ainsi que l’amorce, chargée par la culasse. Ce système est donc plus simple. En parallèle, le chargement peut se faire coucher ou accroupis, ce qui permet une meilleure protection.

Le fusil Dreyse a été développé par Johann Nikolauss von Dreyse et a été adopté par l’armée prussienne en 1841. Il est le résultat de recherche sur l’expérimentation de la percussion à aiguille. Le percuteur est une longue et fine aiguille qui va lors du tir, percer le culot en papier de la cartouche et la charge de poudre, pour frapper l’amorce et ainsi éjecter la balle.

Le fusil Chassepot, développé par Antoine-Alphonse Chassepot après un premier prototype créé en 1858, utilise le même principe, mais avec un chargement par la culasse plus simple et plus rapide. De plus, à la base de l’aiguille se trouve un joint en caoutchouc ce qui assure une meilleure étanchéité de la chambre de tir. Le sabre- baïonnette (qui possède son fourreau) se fixe à l’avant du canon, sur le côté droit.

Si le Chassepot, plus léger, légèrement plus petit, meilleure cadence de tir, chargement plus simple, présente de nombreux avantages contrairement au Dreyse, son défaut est l’encrassement de la chambre de tir plus important lors de la combustion du papier et du résidu de poudre au moment du tir, ce qui contraint à un nettoyage beaucoup plus régulier.