Super domaine : 
Domaine : 
Mode d'Acquisition : 
Date d'acquisition : 
29/04/2000

Anciennes appartenances : 
Numéro d'inventaire : 
G 2

Dénomination : 
Auteur : 
Rôle de l'auteur : 
Lieu de création : 
Millésime de l'oeuvre : 
1565

Période (siècle ou millénaire) : 
Précisions sur l'utilisation : 
Il faudrait vérifier par la radiographie la date d'inscription de l'identification des modèles au bas de la peinture : "COLISANDE.DANDOINT COMTESSE DE GUICHE." semble une inscription rapportée tardivement avec une orthographe volontairement fautive. En l'état actuel de la recherche, la seule mention sous l'Ancien Régime, d'un portrait de Diane d'Andoins dite "Corisande" (daprès le roman de chevalerie "l'Amadis des Gaules") se trouve en 1678 dans l'inventaire après décès du maréchal-duc Antoine III de Gramont au château de Hagetmau (lieu de naissance de "Corisande", grand-mère d'Antoine III). Il y est inscrit dans la chambre du maréchal-duc : "sur la cheminée de ladite chambre le tableau de Corisandre (sic) d'Andoins", sans que l'on sache si le modèle est accompagné d'un enfant. Plus tard, les inventaires de mobilier du château de Bidache, de 1720 à 1741, mentionnent la présence, dans la chambre du duc de Gramont, au dessus de la cheminée, d'un tableau d'une "femme habillée à l'espagnole avec une fille à son côté" sans autre précision. Après un déménagement des tableaux les plus importants de Bidache, au milieu du 18ème siècle, vers les propriétés des Gramont dans la région parisienne, la trace de la peinture de "Corisande" se perd jusqu'en 1812. L'inventaire des biens laissés dans la maison de la rue d'Ulm de Compiègne en 1812 à la mort de Marie-Henriette Dumerle, veuve d'Antoine VII-Antonin, dernier duc de Gramont de l'Ancien Régime, mentionne au n° 22 des tableaux : "Un tableau représentant Corisande Desandoin et son fils femme (sic) du ci-devant vicomte d'Astée". Plusieurs éléments font croire que l'identification actuelle du modèle est fautive. Diane d'Andoins (1554-1621) n'a jamais porté le titre de vicomtesse d'Aster (ou Astée), de même que son époux Philibert de Gramont (1552-1580), comte de Guiche et non vicomte d'Aster, ou encore que leur fille Catherine de Gramont (mariée en 1591 au comte de Lauzun, décédée en 1627). Quant à leur fils Antoine II-Antonin (1572-1644), il est comte de Gramont avant d'être créé duc. En revanche à la génération précédente, Antoine Ier (1526-1576) est baron de Gramont et vicomte d'Aster, avant d'avoir sa terre de Guiche érigée en comté en 1563. Il épouse en 1549 Hélène de Clermont de Trave (+ 1595), cousine du roi de Navarre et du prince de Condé. Encore en 1586, Hélène de Clermont signe "vicomtesse d'Aster". Le visage du portrait dit "de Corisande" pourrait être celui de la vicomtesse d'Aster si on le compare au crayon de Clouet conservé au Musée Condé de Chantilly représentant "Madame de Grammont" à savoir Hélène de Clermont vers 1555. Enfin le deuxième personnage du portrait dit "de Corisande" (en réalité portrait de la belle-mère de Corisande) serait une des deux filles d'Hélène de Clermont : plus probablement Marguerite de Gramont, mariée en 1572 au vicomte de Duras, que sa soeur Suzanne de Gramont qui reçoit, en don de sa mère en 1593, le titre de vicomtesse d'Aster et épouse en 1595 Henry de Montpezat. Le visage du portrait dit "de Corisande" ne correspond pas du tout au visage des autres portraits connus de Diane d'Andoins : au Musée national du château de Versailles le petit tableau attribué à Etienne Dumoustier (1520-1603) et portant l'inscription "CORISANDE D'ANDOUINS, CSSE DE GRAMMONT", et au château de Blois celui portant l'inscription "MADe. LA CONTESSE/DE GUICHE". Dans ces deux portraits, Diane d'Andouins est blonde alors que "Corisande" est brune dans le tableau de la collection Gramont. Les traits du visage sont très différents dans le tableau de Blois, mais assez proches dans celui de Versailles quoique le modèle apparaisse plus potelé et dans un costume plus moderne, avec un haut col de dentelle ouvert à la mode des années 1600. L'argument majeur pour identifier le portrait dit "de Corisande" avec celui de sa belle-mère Hélène de Clermont vicomtesse d'Aster tient dans la date attribuée au tableau au vu de son style. En effet le modèle et sa fille sont habillés d'un vertugadin cloche à l'espagnole très peu usité en France mais porté par la reine d'Espagne, d'origine française, Elisabeth de Valois (dite "reina Isabel" en espagnol) à partir des années 1560. Dans un portrait réalisé par Sofonisba Anguissola, dame d'honneur et peintre attitrée de la reine, lors de "l'Entrevue de Bayonne" en 1565 et qui illustre le rôle de la reine comme ambassadrice de son époux le roi d'Espagne, Elisabeth de Valois est habillée d'un vertugadin cloche presque semble à celui du portrait dit "de Corisande". La reine est peinte de face, en pied, tenant de la main droite un médaillon représentant Philippe II d'Espagne, à côté d'une grande colonne de marbre (Madrid, Musée du Prado, inv. n° 1031). Les bagues sont portées aux mêmes doigts que dans le portrait dit "de Corisande", le collier est identique et la ceinture de bijoux très proche. Enfin le visage n'est pas sans ressemblance au niveau de l'implantation des cheveux, du front et du nez. Seules les oreilles diffèrent. La stucture osseuse du visage dit "de Corisande" est cependant plus maigre. L'attitude et le costume de l'enfant à côté de "Corisande" sont proches des portraits des enfants de la reine d'Espagne : Isabella Clara Eugenia, née en 1566, et Catalina Micaela née l'année suivante. Lors de sa venue à Bayonne en 1565, afin de rencontrer sa mère Catherine de Médicis et son frère le roi de France Charles IX, Elisabeth de Valois n'a pas encore d'enfant, ce qui explique le tableau d'Anguissola où elle figure seule. Les souverains d'Espagne et de France, et leurs cours respectives, sont reçus à Bayonne, puis ensuite à Bidache, pour les souverains français, par Antoine Ier de Gramont, maire héréditaire de Bayonne, et par son épouse Hélène de Clermont. Les réjouissances organisées à cette occasion, en particulier les fêtes de l'Adour, ont fait l'objet de dessins d'Antoine Caron et d'une tapisserie de la tenture des Valois tissée à Bruxelles et aujourd'hui conservée au Musée des Offices à Florence. Un opéra "Sofonisba" est donné à Bayonne qui rappelle le prénom du peintre attitré de la reine d'Espagne, Sofonisba Anguissola, présente à Bayonne et dont le personnage séduit Brantôme qui en parle de façon louangeuse dans ses mémoires. Toutes ces considérations militent pour une attribution du tableau dit "de Corisande" à Sofonisba Anguissola qui aurait rendu ainsi hommage à l'épouse du maire de Bayonne et à sa fille

Technique et matériaux : 
Libellé sur techniques et matériaux : 
Huile sur toile

Représentation - Iconographie : 
Femme habillée à l'espagnole avec une fille à son côté

Description en langage naturel : 
Portrait en pied d'une femme et de sa fille, les deux personnages habillées à la mode de la Cour d'Espagne des années 1560. Les modèles portent le vertugadin cloche à l'espagnole, très peu usité en France mais porté par la reine d'Espagne, d'origine française, Elisabeth de Valois dans ses portraits des années 1560, en particulier dans son portrait peint par Sofonisba Anguissola en 1565 pour l'entrevue de Bayonne (Madrid, musée du Prado). Il s'agit d'une "saya" à broderies de perles et de fils d'or, avec collier et ceinture de pierres précieuses. Le collier possède un motif identique à celui de la reine d'Espagne et le diadème se retrouve dans le portrait de la reine d'Espagne par Anguissola conservé à Milan (Pinacoteca di Brera). La composition du portrait de face, en pied, à côté d'une colonne de marbre est copié du tableau du Prado. L'enfant porte un costume presque semblable mais avec grandes manches ouvertes sur les bras habillés

Dimensions : 
Hauteur en cm : 170 ; Largeur en cm : 120

Précisions inscriptions : 
Rapportée ; b. ; français ; COLISANDE.DANDOINT COMTESSE DE GUICHE. ; Collée à la fin du 18ème siècle ; au dos de la toile ; français ; Diane dite la belle Corisande d'Andoins mariée le ... 1567 à Philibert deGramont mort au siège de la fère en 1580 à vingt huit ans

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