2/05/2001

2001.001.0001

1957

Fondeur

Premier tirage d'une suite de quatre. Un exemplaire est conservé au Musée Reina Sofia de Madrid (cat. n° 262). Cette sculpture, datée de 1957, correspond à la période la plus féconde de l'oeuvre d'Oteiza lorsqu'il reçoit le Prix International de Sculpture à la Quatrième Biennale de Sao Paulo au Brésil. Oteiza publie la même année "Proposito Experimental 56-57" considéré par Santiago Amon comme l'unique manifeste digne de figurer dans les anthologies, d'une lucidité insolite. Sous le titre "La statue comme inoccupation active de l'espace par fusion d'unités formelles légères" Jorge Oteiza écrit : " J'ai essayé précisément ce type de libération de l'énergie dans la statue, par fusion d'unités formelles légères, c'est-à-dire dynamiques ou ouvertes, et non par l'évacuation physique d'une masse, d'un solide ou d'un ordre occupant (l'espace), ceci en rompant la masse, non pas par la rupture de la neutralité de l'espace libre en faveur de la statue, ou d'un espace conditionné que la statue voudrait libérer, mais toujours avec un système logique et croissant de formes élémentaires, de matrices intrinsèquement spatiales, capables d'être conjuguées". On trouve dans ce texte la base de l'essai de Martin Heidegger "L'art et l'Espace" (qui sera illustré par Eduardo Chillida). Au bout de la réflexion d'Oteiza intervient, en 1958, la création de la sculpture "Desocupation de la esfera" qui développe le concept initié par "Ordenacion de un espacio definido. Control hiperspacial". Les travaux d'Oteiza sont à l'origine de la renaissance artistique du Pays Basque dans les années 1960. Ils s'inscrivent dans la ligne spiritualiste de Vladimir Kandisky, constructiviste de Kasimir Malevitch et du néo-plasticisme de Mondrian. L'architecte Fullaondo décrit ainsi, en référence à la peinture néoplasticiste de Piet Mondrian et de Théo van Doesburg, le processus créatif d'Oteiza : "En opérant à partir d'un Mondrian orthogonal, si nous incurvons la peinture dans l'espace à trois dimensions du sculpteur, juqu'à réunir les extrémités des axes de séparation spatiale, nous convertissons ces espaces multiples en un seul, arrondi et vide, un espace isolé et intemporel, à la finitude expérimentale. Ce vide rond correspond de même au vide du cromlech (le cercle de pierres en Pays basque, repère de l'artiste) qu'Oteiza obtient par évidement de l'espace, le "Lichstumg", vide en rond par dépouillement de Heidegger. Sont impressionnantes les coïncidences entre le philosophe allemand, le raisonnement conclusif de sa métaphysique sur la réflexion esthétique de l'espace vide, et les idées d'Oteiza, d'autant plus que les réflexions d'Heidegger ont été publiées après les réflexions du sculpteur basque" (cité par Carlos Catalan, "Oteiza : el genio indomenable"). Oteiza est l'un des rares théoriciens de la création artistique au Pays Basque et ses nombreuses publications offrent une vision universelle de l'art à partir de son vécu d'artiste. Sculpteur, poète, graphiste, essayiste, il est présent à toutes les manifestations artistiques qui ont marqué le Pays Basque depuis les années 1950. son oeuvre inspire nombre de jeunes artistes

Fer travaillé

Hauteur en cm : 36,3 ; Largeur en cm : 54,3 ; Profondeur en cm : 20

Avers b.d. ; espagnol ; PARA EL Museo/vasco de Bayona OTEITZA ; revers b.d. ; 1/4 ; Dernières lettres du nom Oteitza ; revers b.d. ; Marque de fondeur ; TZA