La ville de Vierzon fut durant de nombreuses années un axe majeur du trafic ferroviaire français, aussi bien pour le transport de voyageurs que pour celui de marchandises. Le rail arrive à Vierzon en 1847, c’est-à-dire très tôt par rapport à l’ensemble du territoire. Cela permet à la ville de développer son industrie rapidement et de devenir un pôle industriel important, notamment dans le domaine du machinisme agricole et la porcelaine. Le dépôt de la gare accueillera jusqu’à 90 locomotives au début du XXème siècle. L’importance du rail à Vierzon conduit de nombreuses personnes à venir s’y installer pour travailler au nom de la compagnie du Paris-Orléans (P.O) jusqu’en 1937 puis pour la SNCF ensuite. C’est la raison pour laquelle monsieur Marcel Didailler arrive à Vierzon en 1947.

Marcel Didailler naît à Fleury-les-Aubrais (Loiret) en 1919. Issu d’une famille cheminote, c’est donc tout naturellement qu’il se dirige vers le métier de cheminot dès ses 15 ans en débutant comme apprenti ajusteur au sein de la compagnie du P.O. Entre 1943 et 1945, il passe par différents stages pour apprendre la profession et devient officiellement mécanicien au dépôt de Châteauroux (Indre) en 1945. Il déménage très vite à Vierzon en 1947 et y conduira toute sa carrière jusqu’en 1969, date de sa mise en retraite. Cela lui permet de se consacrer alors à un projet lié au monde ferroviaire : la réalisation d’un modèle réduit de locomotive.

Marcel Didailler choisit de réaliser une locomotive de type Mikado 141 R à l’échelle 1/20ème avec son tender. Il débute son projet en 1979 accompagné de son gendre, monsieur Joel Maquaire. Ensemble, ils vont construire à la main chaque pièce de l’ensemble durant quatre ans. Tout d’abord les petites pièces en 1980, puis l’ensemble du système moteur en 1981. Ils poursuivent avec la construction de la chaudière en 1982 et finissent le tender et la locomotive en 1983. Cela représente 2300 heures de travail sur quatre ans. Dans le même temps, ils vont réaliser une voiture voyageurs et quatre wagons de marchandises. L’ensemble permet d’avoir un train en modèle-réduit, fonctionnel et roulant. En effet, un circuit de 86 mètres de rails est installé dans le jardin de Joel Maquaire pour y faire circuler le train et l’exposer aux visiteurs.

Cet ensemble est rentré dans les collections du musée en 2019, suite au don de Jeanine Maquaire, la fille de Marcel Didailler, après le décès de celui-ci en 2019. Aujourd’hui exposé dans le musée, cet ensemble raconte une partie de l’histoire des chemins de fer français et témoigne de la qualité du travail de Marcel Didailler dans le domaine du modélisme vaporiste.