Turckheim, 1811 ; Colmar, 1880

Michel Hertrich commence son apprentissage du dessin au Collège de Colmar. C’est le graveur et peintre colmarien Henri Lebert qui l’incite à parfaire son enseignement à Paris. À partir de 1844, il expose des miniatures au Salon, c’est-à-dire des peintures de petits formats réalisées à la gouache et à l’aquarelle sur plaque d’ivoire. Il s’agit de portraits individuels et collectifs réalisés parfois sur des ivoires très grands pour se démarquer de la photographie. C’est le cas de ce portrait collectif de 12 sur 15 cm : Hertrich a représenté huit membres de sa famille. On identifie son père François-Joseph portant un bonnet blanc à gauche de la scène ainsi que sa mère, Anne-Marie assise à la table en robe bleue. Les hommes au centre de l’image sont les quatre frères de l’artiste. Décontractés, ils jouent aux cartes en fumant et buvant du vin. La physionomie de Michel Hertrich est connue par ses autoportraits conservés dans les collections du musée. Il est représenté debout à droite, un verre à la main et le regard tourné vers nous ou plutôt vers le portraitiste. Ce dernier semble positionné près d’une fenêtre dont on discerne le reflet de l’encadrement sur la carafe de vin sur la table. Une petite fille penchée sur la droite, oriente notre regard vers cet élément finement exécuté. Quelques détails subtils ponctuent en effet cet ivoire, en témoigne la boucle d’oreille de la jeune fille et son col de dentelle. On remarque également deux paysages horizontaux accrochés au mur, rappelant ainsi les propres tableaux de paysages alsaciens réalisés par Michel Hertrich et conservés au musée.