Musée Unterlinden

Place Unterlinden
68000 COLMAR

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Heures d'ouverture

Mercredi – Lundi 9–18 h
Fermé le Mardi
1er Jeudi du mois 9–20 h

24/12 et 31/12 9–16 h
1/1, 1/5, 1/11/ et 25/12 : fermé

 

Oeuvre : Précisions - Le vase de fleurs | Musée Unterlinden

Aller plus loin :
Auteur : 
Précisions concernant l'auteur : 
Smilovichi (Lituanie), 1893 ; Paris, 1943

Titre : 
Technique et matériaux : 
Millésime de l'oeuvre : 
1918

Commentaire : 
Après une courte initiation artistique à Minsk (actuelle Biélorussie), Chaïm Soutine est admis en 1910 à l’École des beaux-arts de Vilnius avec son ami Michel Kikoïne, et fait la connaissance de Pinchus Krémègne. En 1912, il rompt avec son passé en détruisant ses œuvres antérieures et rejoint ses deux amis partis à Paris. Il y rencontre Modigliani et son marchand, Léopold Zborowski, qui devient dès lors aussi le sien. Jusqu’en 1917, ses bouquets de fleurs sont associés à des objets, des fauteuils et des chaises, évoquant l’influence de Bonnard, Van Gogh, Gauguin, Matisse ou les compositions de Cézanne. Puis, le caractère narratif de ses bouquets s’estompe : les fleurs, leur mouvement, leurs matières et leurs couleurs, disposées en couches fines, deviennent l’élément central de sa peinture, le vase se faisant beaucoup plus discret sur le fond sombre.

En 1918, Modigliani part se soigner dans le Midi à Vence, où Soutine le rejoint avant de se rendre à Céret dans les Pyrénées-Orientales, restant dans le sud de la France jusqu’en 1922. Là-bas, il se libère brutalement de son style timoré, renouvelle sa vision et sa technique et tend à un expressionnisme radical. Ce changement s’opère également dans ses bouquets, épaississant considérablement sa matière picturale. Dans Le Vase de fleurs du musée, le motif est réduit à l’essentiel : les fleurs et le vase sont formés par des empâtements de couleurs claires et semblent jaillir de la toile, contrastant avec la table et le fond sombre. Un expressionnisme violent et tourmenté se dégage du sujet figuré dans un équilibre instable, redoublé par la nervosité des coups de pinceau et par l’épaisseur de la matière. Le sentiment de chaos qui se dégage de ce tableau annonce déjà la série des toiles explosives réalisées par Soutine au comble de la misère et de l’isolement à Céret en 1920, où il apprend la mort de son ami Modigliani.