D.906.4.16

4- (anc. inv.) ; Por 294 (n° récolement 1991) ; pointage Sèvres 2006.

Pièce blanche en porcelaine dure, découpée. Pièce de maîtrise d'élève, inspirée ou d'après les cartons et le goût des tasses “à la turque” dite “zarph” de Hyacinthe Reignier. N'a été déposé et n’est conservé par le musée de Mehun que le support en dentelle de porcelaine, lobé, sur piédouche hexagonale également découpé. Initialement, comme le montre les images de comparaisons, il était glissé dans ce support une petite tasse, lobée ou non, qui, par sa couleur extérieure, faisait ressortir les dentelles. L'émaillage de la pièce de Mehun est plus épais que celui conservé à Sèvres.

Cet ensemble fait partie de l'important dépôt réalisé par la manufacture de Sèvres au sein des collections du musée de Mehun. Dès l'ouverture du musée Charles VII dans le donjon du château, des personnalités comme Eugène Halot, Joseph Maquaire ou la famille Lamarre étaient à la fois proche du comité de surveillance du musée et de la manufacture de Sèvres dont ils avaient été élèves pour certains. Cette connivence, le développement des arts et l'intérêt des édiles pour les porcelaines et la céramique en général, contribuèrent grandement, dès 1906, à ce dépôt. Notons que Le paiement de l'envoi des caisses s'est étalé de 1906 à 1911. Dans le choix du type de pièces déposées par la manufacture de Sèvres, on comprend ici l'importance pour l'École de montrer ses savoir faire ; mais également, pour les dirigeants des manufactures de Mehun, impliqués dans la création du musée, de présenter des cas d'école, modèles pour leurs apprentis et leurs productions. Nous sommes dans l'idée du musée modèle, musée d'études des arts et techniques, musée d'application... À la manufacture, restent les pièces “show-room” prototypes, au musée public sont données les œuvres abouties, voire primées. Le dépôt de Sèvres entre dans cette logique industrielle et artistique.