996.1.336

Buste d'une jeune fille dont le portrait émerge d'une vague, typique de l'Art nouveau. La finesse et le modelé de l'œuvre se trouvent renforcés par l'aspect beaucoup plus brut du socle support. Le regard, doux, presque candide, est dirigé vers le haut et les cheveux longs sont ornés d'un bouquet de fleurs. Cette céramique est une faïence, glaçurée d'un émail épais aux reflets verdâtres. Pour travailler ce buste, Jeanne Jozon s'est inspirée de quelques vers du poète André Theuriet, par ailleurs inscrits au dos de la base. Il n'est pas impossible que l'artiste ait voulu honorer ce poète lors, ou peu après, sa mort en 1907 (?).

Cette œuvre présente des techniques mixtes : coulage, matriçage, modelage, ponçage...

Nous ne savons pas comment ce buste est arrivé au sein des collections de la manufacture Pillivuyt : veille industrielle, achat ou échange entre artistes. Tout rapproche des recherches menées par les artistes et directeurs de la Spéciale de la manufacture mehunoise : la glaçure, la sculpture, l’Art nouveau. Le lien avec l’École de Bourges se fait avec les artistes L. Jouanin (modeleur et créateur du Mouciau), J. Maquaire (sculpteur et membre Société des Artistes Français), G. Dupuis (peintre primée au concours de l’École de Bourges).

portrait (femme, en buste, vague)

Jeanne Jozon (n. 1868 - †1948) est une artiste française souvent associée aux productions d’Édouard-Achille (dit Edmond) Lachenal, puis de son fils Raoul Lachenal. Si Lachenal est connu comme ayant travaillé chez Théodore Deck, il va rapidement créer son atelier et s’entoure d’artistes en vue. Ainsi, des sculpteurs, comme Jeanne Jozon lui proposent des œuvres que Lachenal émaille et cuit dans ses fours. Il est le dépositaire d’émaux particuliers qui ajoutent aux reliefs un effet velouté. On retrouve Jeanne Jozon au sein de divers ateliers et pour des productions assez diversifiées, des personnages modelés de style breton (Lachenal), des bustes en biscuit de porcelaine à Sèvres. Elle aurait suivi un temps l’enseignement du sculpteur Denys Puech. Formée auprès de l’École des Beaux arts de Bourges, elle est sociétaire des Artistes français et obtient divers prix.

H. 43,5 cm ; l. 27,5 cm

1900 vers

signature ; inscription

J. Jozon ; gravé en creux, sous l'épaule gauche du personnage, à l'arrière du buste. Sur l'arrière de l'œuvre, sur le plat de la base est gravé en creux quelques vers d'un poème, ainsi disposés : Avec / sa bouche / aux coins rieurs / Et ses yeux verts / qu'un regard baigne / de mélancoliques lueurs / A. Theuriet. Il s'agit des trois premièrs vers de la première, puis de la dernière strophe d'un poème du poète et romancier Claude-Adhémar Theuriet, dit André Theuriet (n.1833, †1907). Extrait du poème “Un Sphinx”, publié dans Le Parnasse contemporain, Recueil de vers nouveaux ; édité en 1869 (p.244). Theuriet y publie également un autre poème intitulé “Une nuit de Printemps”. Extrait du poème Un Sphinx : Avec sa bouche aux coins rieurs Et ses yeux verts qu’un regret baigne De mélancoliques lueurs, Elle a pris mon âme, elle y règne, Et j’aime sa blonde beauté, Faite de grâce & de fierté. ... ... ... Avec sa bouche aux coins rieurs Et ses yeux verts qu’un regret baigne De mélancoliques lueurs. Elle a pris mon âme, elle y règne. Et j’aime pour l’éternité Sa blonde & neigeuse beauté.