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Orléans (45)

Hôtel Cabu, Musée d'histoire et d'archéologie

Bandeau d'illustration de l'espace WM : Hôtel Cabu, Musée d'histoire et d'archéologie
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La visite des ambassadeurs du Siam

Audience donnée par le roi aux ambassadeurs de Siam dans les appartements de Versailles, Sébastien Le Clerc, 1684, n° INV 2011.0.1652, musée des Beaux-Arts, Orléans
Audience donnée par le roi aux ambassadeurs de Siam dans les appartements de Versailles, Sébastien Le Clerc, 1684, n° INV 2011.0.1652, musée des Beaux-Arts, Orléans
Pièce de surtout figurant un mandarin du Siam, Bernard Perrot, vers 1686, coll. part., cl. Walter
Pièce de surtout figurant un mandarin du Siam, Bernard Perrot, vers 1686, coll. part., cl. Walter
Pièce de surtout (dauphin / putto), attribué à Bernard Perrot, dernier tiers XVIIe-début XVIIIe siècle, dépôt du musée de Cluny, musée national du Moyen Âge, Paris, CL. 13388
Pièce de surtout (dauphin / putto), attribué à Bernard Perrot, dernier tiers XVIIe-début XVIIIe siècle, dépôt du musée de Cluny, musée national du Moyen Âge, Paris, CL. 13388
Pièce de surtout (lion), attribué à Bernard Perrot, dernier tiers XVIIe-début XVIIIe siècle, dépôt du musée Dobrée, Nantes, 882.1.286, cl. C. Hémon
Pièce de surtout (lion), attribué à Bernard Perrot, dernier tiers XVIIe-début XVIIIe siècle, dépôt du musée Dobrée, Nantes, 882.1.286, cl. C. Hémon
Pièce de surtout (dauphin), attribué à Bernard Perrot, dernier tiers XVIIe-début XVIIIe siècle, dépôt du musée Dobrée, Nantes, 882.1.284, cl. C. Hémon
Pièce de surtout (dauphin), attribué à Bernard Perrot, dernier tiers XVIIe-début XVIIIe siècle, dépôt du musée Dobrée, Nantes, 882.1.284, cl. C. Hémon

La renommée de la verrerie d’Orléans prend de l’ampleur avec la visite de l’ambassade du Siam (actuelle Thaïlande), relatée par le savant et journaliste Claude Comiers, dans la revue du Mercure Galant.

En 1684 puis en 1686, Louis XIV reçoit fastueusement à Versailles deux visites de l’ambassade du roi du Siam. Des échanges de cadeaux renforcent les liens diplomatiques avec cette grande puissance d’Asie réputée pour sa tolérance religieuse et le raffinement de sa culture.Le père Bénigne Vachet, missionnaire en Asie du Sud-Est, rapporte que parmi les objets de luxe français livrés en 1686 par la Compagnie des Indes Orientales au royaume de Siam, se trouvent des objets en verre dont, notamment, de petits miroirs de toutes les sortes avec des bordures d'or et d'argent ainsi qu’une grande quantité de glaces fines pour mettre dans les appartements du palais du roi, Phra Naraï.

Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que cet attrait pour le verre mène les ambassadeurs siamois à la verrerie de Perrot lors de leur passage à Orléans en 1686. Arrivés à Brest le 18 juin, les trois ambassadeurs, accompagnés de huit mandarins et de vingt domestiques, rejoignent Paris en passant le long de la Loire. Le 25 juillet, ils couchent à Orléans et se rendent rue Notre-Dame de Recouvrance où Bernard Perrot leur fait admirer, en ses ouvrages, tout ce que cet art produit de plus rare & de plus beau en porcelaines. Trois mois plus tard, à Paris, Marie Clouet se rend à l’hôtel des Ambassadeurs où logent les envoyés de Siam pour faire un petit présent de ces ouvrages aux Ambassadeurs, et ils eurent la bonté de les accepter. Le récit de l’épisode donne l’occasion à Comiers de vanter l’art de Perrot d’imiter la porcelaine d’Orient, ainsi que les pierres dures comme l’agate, le girasol, le lapis lazuli…

L'ambassade du Siam fait sensation à la Cour et dans toute l'Europe. L’engouement pour ses manières et ses parures exotiques est considérable en France jusqu’à vendre des bonnets siamois à la foire Saint-Germain, relater les épisodes des visites dans les almanachs, frapper des médailles…

 

Marqué par cette visite, Perrot réalise plusieurs statuettes figurant un Siamois reconnaissable par le vêtement et le long chapeau pointu du mandarin. Assis sur un tabouret, ce Siamois rassemble trois des techniques chères à Perrot : le verre porcelané, la couleur rouge pour les filets et le soufflage dans des moules.

Cette figure s’inscrit dans la production de pièces de surtout (ou dormants) destinées à décorer les tables. De 7 à 25 cm de haut, certaines statuettes sont purement décoratives et représentent des personnages (bergers de fantaisie, putti, Bacchus enfant) ou des animaux (lion, dauphin). D’autres ornements de table, pourvus de petites coupelles formées de pétales travaillés à la pince, sont réservés aux fruits confits ou aux confiseries.