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Orléans (45)

Hôtel Cabu, Musée d'histoire et d'archéologie

Bandeau d'illustration de l'espace WM : Hôtel Cabu, Musée d'histoire et d'archéologie
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La trompe : objet insolite ?

Embouchure de la trompe de Neuvy-en-Sullias, époque romaine, n° INV A.6306, Hôtel Cabu – Musée d’histoire et d’archéologie, Orléans, cliché A. Maillier, Bibracte
Embouchure de la trompe de Neuvy-en-Sullias, époque romaine, n° INV A.6306, Hôtel Cabu – Musée d’histoire et d’archéologie, Orléans, cliché A. Maillier, Bibracte
Embouchure de trompe, Sceaux-du-Gâtinais, époque romaine (collection particulière)
Embouchure de trompe, Sceaux-du-Gâtinais, époque romaine (collection particulière)
Trompe de Saint-Just-sur-Dive, époque romaine, n° INV 868.00.42, Saumur, château-musée, cliché Montevidéo
Trompe de Saint-Just-sur-Dive, époque romaine, n° INV 868.00.42, Saumur, château-musée, cliché Montevidéo
Inscription de la trompe de Neuvy-en-Sullias, époque romaine, n° INV A.6306, Hôtel Cabu – Musée d’histoire et d’archéologie, Orléans, cliché A. Maillier, Bibracte
Inscription de la trompe de Neuvy-en-Sullias, époque romaine, n° INV A.6306, Hôtel Cabu – Musée d’histoire et d’archéologie, Orléans, cliché A. Maillier, Bibracte
Trompe de Neuvy-en-Sullias, époque romaine, n° INV A.6306, Hôtel Cabu – Musée d’histoire et d’archéologie, Orléans, cliché A. Maillier, Bibracte
Trompe de Neuvy-en-Sullias, époque romaine, n° INV A.6306, Hôtel Cabu – Musée d’histoire et d’archéologie, Orléans, cliché A. Maillier, Bibracte

Une tuba romaine
Les Gaulois, et de façon générale les Celtes, se sont illustrés sur les champs de bataille par la sonorité de leurs trompettes guerrières dont les échos terrifiants sont largement évoqués dans la littérature grecque et romaine. Dans la panoplie du soldat gaulois, jamais il ne semble y avoir eu de trompette droite malgré la variété des types de trompes connues. L’iconographie et les vestiges archéologiques en Gaule et en Europe celtique ne montrent que des trompes courbes ou la fameuse trompe verticale au pavillon zoomorphe, le carnyx. Chez les Celtes, la trompe occupe une place à part dans l’imaginaire collectif puisque chez les Gaulois (Galates), si quelqu’un commet de très grandes injustices, il est absous contre un cheval ou une trompette. Ce n’est pas un hasard si précisément le cheval et la trompe apparaissent comme deux pièces essentielles du trésor de Neuvy-en-Sullias. C’est donc sous l’influence des Romains que la trompe droite, déjà présente dans les armées de César, fut introduite en Gaule. On la nomme tuba. Sans doute est-il bon de rappeler que les Romains, qui empruntèrent leurs trompes aux Étrusques selon la tradition, leur donnèrent une place qu’elles n’avaient jamais eue dans les autres civilisations méditerranéennes.

Une grande maîtrise technique
Alors qu’au départ la trompe de Neuvy fut présentée comme un objet de grande valeur, on constate au fil du temps qu’elle fut occultée par les bronzes animaliers ou les petites figurines jugées plus spectaculaires et plus insolites. Peut-être aussi parce qu’elle était déjà abîmée au moment de la découverte et que cet assemblage de tubes en grande partie percés n’en faisait pas un bel objet. L’étude menée pour l’exposition Le Cheval et la Danseuse a mis en lumière tous les procédés de fabrication, de confirmer l’aspect démontable de l’instrument, de déceler grâce aux examens radiographiques les restaurations modernes, les altérations de la trompe, ... Tout concorde pour dire que ces instruments à vent sont d’abord des témoignages remarquables de l’art des bronziers gallo-romains et une démonstration étonnante de la maîtrise de la facture instrumentale à cette époque. Au-delà des aspects techniques, l’enquête a permis d’établir des parallèles cohérents et solides avec les trompes de Saint-Just-sur-Dive (Maine-et-Loire) et de Sceaux-du-Gâtinais (Loiret).

Détail de facture
Actuellement, la trompe mesure 152 cm. En réalité, c’était à l’origine un instrument encore plus long comme a pu le démontrer la restitution proposée à partir des examens radiographiques puisqu’il avoisinait les 170-190 cm.

La découverte d’une inscription inédite, au déchiffrement incertain, gravée sur la trompe serait l’identification de la centurie, division de l'armée romaine. Indiquerait-elle que les enseignes et la trompe aient appartenu à des légions, ou mieux à des corps auxiliaires de l'armée romaine ? C’est en tout cas à ce jour la seule trompe antique accompagnée d’une inscription.

L’intérêt de la trompe de Neuvy dépasse largement la sphère musicale pour s’étendre au domaine religieux. À travers cette redécouverte, ce sont à la fois les pratiques musicales et cultuelles qu’il nous est donné d’appréhender.

La fabrication d’une réplique de la trompe antique
Le projet confié à la Fonderie d’art de Courbertin, associé au C2RMF et à l’historien Christophe Vendries, a pu voir le jour grâce au mécénat de l’entreprise Gérondeau de Saran (Loiret). Un court- métrage retrace toutes les phases de fabrication de cette trompe et permet d’entendre pour la première fois le son d’une trompe antique.

Voir le lien ci-dessous

Trompe et son embouchure (A.6306)
Trompe et son embouchure (A.6306) | Trompe et son embouchure (A.6306)
Bronzes de Neuvy-en-Sullias (2013.7.1)
Bronzes de Neuvy-en-Sullias (2013.7.1) | Bronzes de Neuvy-en-Sullias (2013.7.1)
La trompette de Neuvy-en-Sullias (2013.7.9)
La trompette de Neuvy-en-Sullias (2013.7.9) | La trompette de Neuvy-en-Sullias (2013.7.9)