Dans le second groupe, toute cette statuaire humaine, exécutée en moyenne et petite dimensions, est en action avec une liberté de mouvement exceptionnelle. Les jambes surtout mais aussi les bras se détachent fortement comme il est rare dans les arts antiques. Le mouvement qui anime les attitudes est renforcé à la fois par l’interprétation expressionniste des proportions du corps et par la fluidité du rendu corporel, avec des chevelures libres, l’amenuisement des articulations et la carrure des épaules. Chaque attitude est particulière, d’une inventivité extraordinaire pour l’Antiquité.

Les Danseuses et le Grand danseur sont les représentations les plus audacieuses et les plus troublantes. L’artiste puise son inspiration en dehors des canons reconnus. La façon de travailler les détails des têtes pour la série des longilignes fait penser à l’art des médailles.

L’unité de style est nette malgré les légères variations d’échelle entre les différentes pièces du groupe. Par sa taille, une se détache nettement du lot le Grand danseur et qui plus est par l’estampille appliquée sur sa cuisse droite portant le nom de SOLITO.

La nudité de la majorité de ces statuettes étonne. On est loin de la nudité héroïque du combattant. Les hommes, nullement athlétiques, sont représentés sans musculature nette ni carrure. Certaines de ces femmes présentent un ventre proéminent. La sensualité est dans les attitudes et le traitement des formes.

Un Orateur inclassable
Il est une pièce d’allure visiblement gallo-romaine par son vêtement. Il s’agit d’une statue de beaucoup plus grande taille et, de ce fait, exécutée en bronze creux. Son style est différent des autres personnages. Entièrement vêtu, il a été appelé parfois l’Orateur et aussi l’Homme au sagum. Cette désignation est inexacte même si la tenue qu’il porte, une blouse ample bien gauloise d’origine, sera attestée ensuite en Gaule romaine pour subsister encore longtemps après comme vêtement de travail serré à la taille par une ceinture.

Une Danseuse distraite
Au moins une statuette, celle de la Petite danseuse, est dissimulée au moment de la découverte et vendue dès 1861 à Maître Daguerre, notaire à Tigy. Ce dernier la revend au musée historique de l’Orléanais en 1882 pour la somme symbolique de 25 francs…

Proposition de datation
Aucun argument décisif ne permet de dater ces statues d’une autre période que celle de l’ensemble du dépôt, c’est-à-dire les débuts de l’époque gallo-romaine. Le personnage vêtu en braies, à la gauloise ou à la gallo-romaine porte des caractéristiques stylistiques et de fabrication communes à l’ensemble des statues dévêtues et vêtues. Neuvy est un indice de l’existence d’autres expressions artistiques à une époque surtout connue par son art officiel.