Hôtel Cabu, Musée d'histoire et d'archéologie
Les demeures emblématiques de la Renaissance
Entre les dernières années du XVe siècle et le XVIe siècle, Orléans connaît de profondes transformations. Les maisons bourgeoises s’inspirent des modes venues d’Italie, préfèrant la brique et la pierre aux pans de bois, rue de la Pierre Percée, rue de la Bretonnerie, rue du Tabour, rue Sainte-Catherine, ...
Édifié en plusieurs étapes entre 1445 et 1513 pour abriter l’administration municipale, l’hôtel des Créneaux est ensuite occupé par les tribunaux à la Révolution avant de devenir un musée de peinture, d’antiquités et d’histoire naturelle en 1825. Douze ans plus tard, Charles Pensée choisit de reproduire sa plus belle façade exposée à l’ouest, rue Sainte-Catherine. Ce corps de bâtiment de l’hôtel de ville avait été construit avec l’ambition de se démarquer du Moyen Âge en présentant des éléments nouveaux qui furent repris par la suite dans les formes de l’architecture Renaissance.
Parmi les joyaux d’architecture de la Renaissance à Orléans, on compte également l’hôtel Cabu, bâti au milieu du XVIe siècle et nommé à tort maison de Diane de Poitiers. Philippe Cabu, avocat au Châtelet d'Orléans et son beau-frère Michel Daneau, font ériger chacun leur demeure sur un terrain commun hérité en 1547. L’hôtel Cabu présente une façade sur rue au traitement plus sobre que l’élévation sur cour très ornementée avec deux ailes en retour : l’une abritant de petits cabinets, l’autre un escalier à vis qui se prolongeait par une galerie aujourd'hui disparue. Charles Pensée le figure alors qu’il est encore en mains privées. En 1862, la ville l’achète pour y installer les collections du Musée historique jusque-là conservées dans l’hôtel des Créneaux.
Charles Pensée détaille les caractéristiques architecturales de nombreuses demeures qui sont construites dans ce style Renaissance française, comme le pavillon Colas des Francs (dans l’actuel jardin Jacques-Boucher), l’hôtel Hatte (devenu musée Jeanne d’Arc en 1896, incendié en 1940 et actuellement centre Charles Péguy), l’hôtel Toutin situé rue Notre-Dame-de-Recouvrance. Ce dernier porte le nom de son commanditaire, Guillaume Toutin, valet de chambre du Dauphin, futur Henri II.
Afin de sensibiliser ses contemporains sur l’intérêt de sauver ces hôtels particuliers de l’abandon ou de la destruction, Vergnaud-Romagnési, dans ses écrits, leur avait inventé un passé prestigieux : maisons dites « de Jeanne d’Arc », « de Diane de Poitiers », « d’Agnès Sorel », « de François Ier », … Ces titres ont été repris par Charles Pensée pour légender ses lithographies.