Hôtel Cabu, Musée d'histoire et d'archéologie
Les lieux de production
Au XVIIIe siècle, la plupart des grandes villes françaises produisent alors des images mais en petite quantité, si l'on en juge par les rares échantillons conservés.
En Bourgogne, Chalon-sur-Saône est actif dès le XVIIe siècle, et les fabricants de cartes à jouer de Dijon développent au XVIIIe siècle une petite production d'imagerie, principalement d'images de préservation.
En Bretagne, Quimper imprime dès le XVIIIe siècle quelques images religieuses, mais cette production reste très limitée numériquement, tandis que Rennes, Brest et Nantes ne produiront que plus tard, au début du XIXe siècle.
La production de Rouen au XVIIIe siècle est due aux cartiers-dominotiers qui publient des jeux de l'oie ou aux imprimeurs-libraires qui ornent calendriers, images de confréries ou canards de bois gravés, sans que l'on ait vraiment affaire à un centre d'imagerie populaire. Caen et Évreux n'apparaîtront que plus tard, au XIXe siècle.
Dans le sud, Bordeaux, Marseille et Aix produisent tardivement quelques rares images d'actualité, tandis que Toulouse connaîtra une véritable floraison mais seulement au XIXe siècle. Avignon et, à un moindre degré, Lyon, sont des centres très actifs dès le XVIIIe siècle, mais leur particularité est de publier presque exclusivement des tailles-douces et non des bois gravés, dont le style se rapproche de l'imagerie parisienne.
Amiens développe une imagerie populaire sur bois dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle, mais sa diffusion reste limitée, tandis que Beauvais n'apparaît qu'au tournant du XIXe siècle, suivie par Cambrai et Lille.
Seuls Chartres et Le Mans produisent au cours du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle des images qui sont très influencées par celles d'Orléans et leur sont comparables en tous points, mais cette production semble avoir été moins bien diffusée sur l'ensemble du territoire.
À tous égards, Orléans est donc au XVIIIe siècle le plus important centre d'imagerie populaire.
Nicole Garnier-Pelle