Le portraitiste des élégantes en villégiature
Paul César Helleu
“Jeune femme avec une ombrelle, assise dans un fauteuil”
crayon noir, sanguine et craie blanche sur papier vélin
inv. CMNI 3157
C’est grâce à son talent de portraitiste que la carrière d’Helleu prend son essor : ses portraits à la pointe sèche ou aux trois crayons diffusent une image de la femme très en faveur auprès d’une clientèle fortunée et internationale, dont les commandes affluent jusque sur la côte.
C’est donc à bord qu’Helleu reçoit ses modèles : si l’identité de la femme portraiturée sur ce dessin demeure inconnue, son allure diffère peu de celle de ses clientes parisiennes. Elégamment assise dans un fauteuil, sur le pont d’un bateau, elle affecte une pose pensive et raffinée, à laquelle contribue l’élégance de sa tenue, que l’on devine très claire.
L’activité d’Helleu sur la côte est telle qu’une photographie reproduite à la une de “La vie illustrée” (fig. 1) le montre sur le pont de “L’Étoile”, dans son rôle de portraitiste mondain. Il fait face à son modèle, l’épouse de son ami Henri Rochefort (1831-1913), homme politique et journaliste polémiste, qui fut exilé à Londres quelques temps. Même loin de Paris, Helleu demeure perçu comme le peintre officiel de la beauté, comme en témoignent les portraits des huit plus belles femmes de Deauville, que le marchand Georges Petit lui commande en août 1912.