De blanches voiles glissent sur le Solent
issu de photo HD après restauration, 2015
Paul Helleu (1859-1927)
"La Rade de Cowes"
huile sur toile
inv. CM 557
Paul Helleu (1859-1927)
"Alice Helleu sur un yacht à Hamble River"
vers 1902
huile sur toile
inv. 2010.1.34
Paul Helleu (1859-1927)
"En rade de Spithead, mademoiselle de la Quérantonnais"
juin 1897
gravure à la pointe sèche
inv. CMNI 2964
Au Sud de l'Angleterre, l'Île de Wight sépare le littoral de la Manche en créant le détroit du Solent, large de quelques kilomètres. Cette configuration géographique particulière en fait un site propice au yachting, dont les aristocrates anglais sont friands. La base navale militaire de Portsmouth et Cowes, siège du Royal Yachting Squadron, sont les ports d'attache des voiliers, qui se donnent en spectacle lors de régates sportives. Comme sur la côte normande, les impressionnistes et leurs suiveurs, tel Paul Helleu, y étudient le miroitement de l'eau, le ballet des voiles déployées et des pavillons claquant au vent.
Le style autant que le caractère de Helleu, coiffé de la casquette de capitaine, séduisent les élégantes, qu'il peint à bord de son yacht, "un de mes instruments de travail" déclarait-il à Jacques-Émile Blanche (1861-1942) (Blanche, 1928, p. 139). Sur fond de voiliers, le portrait de son épouse, vraisemblablement à l'embouchure de la Hamble River, et celui de mademoiselle de la Quérantonnais illustrent cette pratique. Par anglomanie ou fascination pour la société huppée du Solent, il adopte le mode de vie nautique et, dès 1897, fréquente les côtes de la Manche à la belle saison. Le numéro que Le Figaro illustré consacre, en 1901, au yachting dans l'œuvre de Helleu traduit l'engouement de la Belle Époque pour l'Angleterre.